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En France, les agriculteurs ne décolèrent pas et le Salon de l'agriculture s'annonce tendu

À la faveur de mobilisations partout en Europe, les agriculteurs français poursuivent leurs actions dans plusieurs villes. Ce 22 février, des blocages ont encore lieu après une journée de la veille très chargée. Dans 48 heures doit s'ouvrir un très symbolique Salon de l'agriculture à Paris.

«Emmanuel Macron veut un grand débat au Salon de l'agriculture» : ce 22 février, le vice-président de la FNSEA Damien Greffin a annoncé sur BFMTV la volonté du président d’échanger avec les agriculteurs lors de cet événement qui commencera le 24 février à Paris.

Le président entend ainsi reprendre le dialogue avec la profession alors que des actions ont encore lieu ce 22 février, au lendemain d'annonces du Premier ministre Gabriel Attal qui n’ont pas fait l’unanimité auprès des paysans.

Dans la métropole lyonnaise, en début de matinée, des agriculteurs ont ainsi bloqué une plateforme du distributeur Leclerc.

D’autres mobilisations ont été signalées en France. En début de matinée, la préfecture de l’Aveyron alertait les automobilistes de la présence d’un convoi d'engins agricoles entre Cassagnes-Bégonhès et Luc-la-Primaube, recommandant de ne pas circuler dans le secteur.

En Gironde, le collectif Viti 33 a bloqué un centre de grande distribution et un négociant en vin, revendiquant de «partager équitablement la valeur des marges» des produits agricoles.

Dans d’autres territoires, les préfets ont participé aux assemblées générales d’organisations paysannes. Ainsi, le préfet du Haut-Rhin a-t-il rencontré les contestataires dans un lycée agricole de la ville de Rouffach.

L'A62 bloquée

La journée du 22 février et la fin de semaine devraient être marquées par de nouvelles mobilisations. Pas convaincu par les promesses du Premier ministre, des agriculteurs bloquent depuis le 20 février l’autoroute A62, une voie toujours partiellement inaccessible ce 22 février à midi entre Agen et Montauban, dans les deux sens.

Ces mobilisations sont menées par des organisations comme les Jeunes agriculteurs, la FNSEA et la Coordination rurale, mais aussi à travers des collectifs autonomes.

La Confédération paysanne et Greenpeace mobilisés

Ce 22 février au matin, l’ONG Greenpeace a également mené une action dans la Sarthe pour dénoncer «l’agrobusiness». Des activistes ont déboulonné le logo d’un volailler «LDC» au siège du groupe. Sur le réseau social X (ex-Twitter) l’organisation affirme : « On déboulonne les VRAIS responsables de la crise agricole !» Elle critique aussi le syndicat FNSEA, considéré comme supplétif des gouvernements successifs.

La Confédération paysanne s’était mobilisée la veille, pénétrant dans le siège de l’entreprise Lactalis, à Laval en Mayenne, afin de dénoncer les pratiques de ce géant de l’industrie laitière et réclamer une meilleure rémunération des éleveurs. Les militants ont finalement été évacués dans la nuit par les forces de l'ordre. L’organisation a affirmé sur ses réseaux sociaux combattre «pour le revenu continu face à tous les prédateurs de la valeur comme le groupe Lactalis».

Des actions se poursuivent ainsi partout en France, à l’initiative d’organisations diverses. Le début du Salon de l’agriculture le 24 février pourrait donner lieu à des actions spectaculaires. Pour l’ouverture de cet événement, un défilé de tracteurs est prévu jusqu’aux portes du salon. Partout en Europe, des mobilisations d’agriculteurs se poursuivent.