La France et l’Ukraine sont dorénavant liées, pour «une durée de dix ans» et «tant que l’Ukraine n’aura pas rejoint l’OTAN», par un traité de sécurité. Au moment où ses troupes sont en difficulté à Avdeïevka, le président ukrainien s’est rendu ce 16 février à Berlin ainsi qu’à Paris pour sceller deux traités bilatéraux.
En plus de garantir un soutien civil et militaire à l’Ukraine dans la durée, la France s'engage dans ce traité à fournir en 2024 «jusqu’à trois milliards d'euros» d'aide militaire «supplémentaire» à Kiev. «Dans le cadre de cet accord, la France s’est engagée à apporter jusqu’à trois milliards d’euros d’aide militaire supplémentaire à l’Ukraine en 2024», a déclaré Emmanuel Macron, «après les 1,7 milliard d’euros en 2022 et les 2,1 milliards d’euros en 2023».
Plus tôt dans la journée, Olaf Scholz et Volodymyr Zelensky ont également signé un accord de sécurité qualifié d'«historique» par le chancelier allemand qui a assuré sa détermination à soutenir l'Ukraine contre l'agresseur russe «aussi longtemps que nécessaire». «Deux ans après le début de cette guerre épouvantable, nous envoyons aujourd'hui un message très clair au président russe: nous ne relâcherons pas notre soutien à l'Ukraine», a déclaré le dirigeant allemand aujourd’hui contesté par plusieurs mouvements sociaux dans son pays.
Le document signé à Berlin contient une aide militaire supplémentaire et immédiate à l’Ukraine d'un montant de 1,1 milliard d'euros, qui représente une tranche des sept milliards de soutien déjà annoncés par Berlin pour 2024. Devant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président français Emmanuel Macron a confirmé ce 16 février lors d'une conférence de presse qu’il se rendrait en Ukraine «avant la mi-mars». Emmanuel Macron avait initialement prévu un déplacement en Ukraine ce mois-ci.
L'aide américaine toujours bloquée
Le 12 janvier, le chef du gouvernement britannique, Rishi Sunak, avait signé à Kiev un traité similaire, promettant également davantage d’aides financières ainsi que des armes supplémentaires. Ces accords, qui avaient été promis lors du Sommet de l’OTAN à Vilnius en juillet dernier, surviennent avec les chancelleries européennes au moment où une aide américaine de 60 milliards de dollars demeure bloquée au Congrès. D’ailleurs, Volodymyr Zelensky a estimé que ces aides promises ce 16 février par Paris et Berlin donneraient «une impulsion aux États-Unis».
Ces aides bilatérales s’ajoutent aux 50 milliards d’euros, échelonnés sur quatre ans, que les Européens ont décidé d’allouer le 1er février. Entre janvier 2022 et octobre 2023, selon un décompte du think tank allemand Kiel Institute, les chancelleries occidentales auraient fourni ou se seraient engagées à fournir à l’Ukraine un soutien financier et militaire de 230,4 milliards d’euros.