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France : autoroute bloquée dans le sud-ouest par les agriculteurs, l'Elysée s'inquiète de la contestation

Ce 19 janvier, des agriculteurs en colère ont poursuivi le blocage de l’autoroute A64 au sud de Toulouse. Mobilisés au titre de plusieurs revendications, dont la précarisation de leurs conditions de vie, ils menacent de prolonger le mouvement. Selon Politico, Emmanuel Macron serait inquiet par l'émergence de cette contestation.

Après une nuit passée à dormir sur place, les agriculteurs ont maintenu ce 19 janvier le blocage de l’autoroute A64 où ils ont dressé un mur de bottes de foin. À bord de dizaines de tracteurs, ils ont empêché le passage au niveau de la ville de Carbonne, au sud de Toulouse.

Un blocage que ces agriculteurs en colère entendent maintenir jusqu'à ce qu'ils soient entendus par l’exécutif. «S'il faut que je m'engage personnellement à aller chercher Monsieur Gabriel Attal en tracteur à Paris je le ferai», a lancé sur BFTMV Jérôme Bayle, un agriculteur et éleveur bovin ayant repris l’exploitation de son père qui s’est suicidé.

Sur la route, les agriculteurs ont notamment installé des sanitaires, des générateurs et des cuves d’eau, comme a pu le constater France Bleu Occitanie.

Un bâtiment administratif soufflé à Carcassonne 

Ces agriculteurs en colère entendent dénoncer la précarisation de leurs conditions de vie, confrontés à une explosion de leurs charges, des normes environnementales toujours plus exigeantes ainsi qu’à une concurrence qu’ils estiment «déloyale». «On est capable de produire en France et on va chercher à l'étranger des produits qui utilisent des pesticides interdits dans notre pays», a dénoncé Jérôme Bayle au micro de CNews.

Une manifestation a aussi eu lieu à Limoges, des agriculteurs déversant du fumier devant la préfecture de la Haute-Vienne.

A Carcassonne, le bâtiment de la Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL) a été soufflé par une explosion. L'attaque a été revendiquée le 19 janvier par le Comité d'action viticole, selon L'Indépendant

Risque d'embrasement et dimension politique

Du côté de l’Élysée, l’inquiétude serait de mise, à en croire Politico. Selon un «soutien du président» cité par le média, Emmanuel Macron «flippe». En cause, la crainte «d’une contagion et d’un nouveau mouvement social type Gilets jaunes», toujours selon la même source.

Le 19 janvier au soir, France Info indiquait que le chef de l’Etat avait demandé aux préfets d’aller à la rencontre des agriculteurs dès le 20 janvier.

Avant de gagner la France, des blocages organisés par des agriculteurs en colère ont touché les Pays-Bas, la Roumanie, la Pologne, la Hongrie ou encore l’Allemagne où des milliers de tracteurs ont pris d’assaut la capitale le 15 janvier suite à l’annonce du gouvernement de son intention de réduire des subventions au secteur.

«Vous ne pouvez ignorer le désespoir de ceux qui ont l’éminente, la grande et belle mission de nourrir les peuples d’Europe», a déclaré le 17 janvier le président du Rassemblement national Jordan Bardella devant les eurodéputés, appelant à «décréter l’état d’urgence agricole» afin de préserver cette «filière stratégique».