France

Adhésion de l’Ukraine à l’UE : les souverainistes français dénoncent une «trahison» des intérêts du pays

Des figures du souverainisme français ont vivement dénoncé le feu vert donné le 14 décembre par le Conseil européen à l’ouverture des négociations d’adhésion de l’Ukraine. Celles-ci mettent notamment en avant le péril encouru par les agriculteurs français face au «grenier de l’Europe».

L’annonce, le 14 décembre à Bruxelles, de l'ouverture avec l’Ukraine des négociations d'adhésion à l'Union européenne a provoqué l’indignation de plusieurs personnalités politiques connues pour leur engagement en faveur de la souveraineté française.

«Des fous furieux», a lancé ce 15 décembre le député Nicolas Dupont-Aignan sur le plateau d’Europe1. «Ce pays n’est absolument pas capable d’être dans l’Union européenne», a-t-il martelé, soulignant la corruption endémique de l’Ukraine. «L’entrée de l’Ukraine c’est 126 milliards d’euros», dont «32 milliards pour la France!», fustige-t-il, citant des estimations du Financial Times.

«On embête nos agriculteurs sur des normes, on est en train de tuer notre industrie par des normes écologiques complètement délirantes et on va accepter un pays qui n’a aucune norme, qui est un Far West et qui est en guerre !», a-t-il dénoncé. Regrettant que la France ne donne pas la voix en faveur de la paix, le président de Debout la France a estimé que le conflit russo-ukrainien était «la ruine de l’Europe», au profit des Etats-Unis et de la Chine. «L’Europe est en train de sortir de l’histoire», regrette-t-il.

«Suicide total pour plaire à Washington !» a fustigé sur X Florian Philippot, dénonçant l’intégration «d’un des pays les plus corrompus du monde, dans une UE déjà submergée de corruption et de scandales». Le président des Patriotes a mis en garde contre une «explosion» de la contribution nette française au budget européen, mais aussi contre le «risque de guerre directe de la Russie» en raison des traités, le dumping social, et un effondrement de l’agriculture tricolore «soumise à une atroce concurrence déloyale».

Le «tombeau de l’agriculture française»

Même son de cloche du côté de Marion Maréchal, candidate de Reconquête ! aux élections européennes, qui sur le plateau de LCI a rappelé ce 15 décembre que «l’Ukraine a la spécificité d’être un géant agricole, son intégration au sein de l’Union européenne serait le tombeau de l’agriculture française».

«Nos agriculteurs/salariés en déshérence avec un SMIC ukrainien à 150 € par mois», a également dénoncé sur X l’économiste Philippe Murer.

«Quelle folie» a commenté Philippe Herlin, un autre économiste proche des milieux souverainistes. «L’Ukraine ! Folie totale, faillite générale, hystérie antirusse. Il faut plutôt renouer avec la Russie, l’Ukraine on s’en fiche», a-t-il invectivé sur X, en réponse à un message du président français Emmanuel Macron.

«Irresponsable !», s'est aussi indigné le député européen du Rassemblement national Thierry Mariani. «Cette Commission européenne (qui sera remplacée en septembre) continue à entretenir l’illusion des Ukrainiens…», a estimé cet ancien ministre français.

«Faire entrer l'Ukraine dans l'UE, c'est l'assurance des pires souffrances pour tous les peuples européens!», a pour sa part dénoncé Gilbert Collard, ancien député du Gard. «C’est une faute géopolitique, dangereuse pour la paix», a accusé un autre ancien député, actuel vice-président des Républicains (LR) Julien Aubert. «C’est une trahison pour nos intérêts agricoles. C’est l’Europe dont nous ne voulons pas. Non à l’élargissement», poursuit-il après avoir déclaré que l’Union européenne «a déjà Chypre en partie occupée par la Turquie, mais prétend défendre l’Ukraine».

«L' élargissement ? Une folie», estime l’ancien député LR Bernard Carayon, qui voit également dans cette décision des chefs d’État européens «une trahison de nos intérêts nationaux et européens». «Corruption endémique, risque de conflit direct avec la Russie, concurrence désastreuse pour nos agriculteurs», a égrainé le conseiller régional.

En plus de l’Ukraine, la Moldavie a également reçu l’aval du Conseil européen pour entériner les négociations d’adhésion. La Géorgie, elle, a obtenu le statut de candidat. Trois pays félicités par le président français Emmanuel Macron. «L’Ukraine ne sera jamais seule», a-t-il déclaré sur X, en réponse à un message de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Ce dernier, remerciant Emmanuel Macron pour ses «aimables félicitations et tout le soutien que la France a apporté à l’Ukraine», relatait s’être entretenu par téléphone avec le président français à l'issue de la décision rendue par le Conseil européen.

Entrouvrir les portes de l’Union européenne à l’Ukraine et à la Moldavie : «une décision historique et juste», a salué la chef de la diplomatie française, Catherine Colonna, également sur le réseau social américain.