Proche du président Emmanuel Macron, actuellement Haut-commissaire au Plan au sein de l'exécutif, ancien ministre et trois fois candidat à l'élection présidentielle, François Bayrou, 72 ans, doit répondre des pratiques présumées de son parti du Mouvement Démocrate (MoDem) entre 2005 et 2017.
Pendant cette période, François Bayrou et d'autres responsables du MoDem sont soupçonnés d'avoir utilisé des fonds européens pour embaucher des assistants parlementaires qui auraient travaillé, au moins partiellement, pour le parti au lieu d'aider des eurodéputés élus au Parlement de Strasbourg, dans l'est de la France.
Partie civile au procès: le Parlement européen. Son préjudice financier, un temps évalué à 1,4 million d'euros, est désormais estimé à 293 000 euros, dont 88 000 ont déjà été remboursés.
Bayrou avait dû renoncer à être Garde des Sceaux
François Bayrou a plusieurs fois clamé son innocence. «La plupart des accusations ont été levées. Et je tiens à le répéter: je n'ai jamais, pas une seule fois, et nous n'avons jamais comme responsables, comme parti, participé au moindre détournement», a-t-il affirmé la semaine dernière au journal local la République des Pyrénées.
La mise au jour de cette affaire au début du premier quinquennat d'Emmanuel Macron l'avait contraint à quitter son poste de ministre de la Justice, quelques semaines seulement après sa nomination. A ses côtés sur le banc des prévenus sont notamment attendus Michel Mercier, ministre de la justice entre 2010 et 2012, cinq ex-eurodéputés, trois cadres et un assistant parlementaire de l'époque.
Des enquêtes similaires en France visent deux autres partis : La France insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN).