France

«Il faut les dégommer!» : après les propos d'Enrico Macias, LFI riposte judiciairement

La chef de file des Insoumis à l’Assemblée, Mathilde Panot, a saisi la justice. La procédure fait suite aux propos tenus par le chanteur Enrico Macias sur CNews, lequel a estimé qu’il fallait «dégommer» LFI à cause de sa position sur le Hamas.

Mathilde Panot, présidente du groupe parlementaire LFI-NUPES à l’Assemblée a adressé, le 11 octobre, un courrier au procureur de la république de Paris pour signaler les déclarations du chanteur Enrico Macias. Ce dernier s'était emporté, la veille, alors qu'il était l'invité d'une émission sur CNews dédiée à l'attaque du Hamas contre Israël.

«Il faut les dégommer ces gens-là» avait-il lâché, après avoir évoqué «l’extrême gauche qui se défausse devant cette horreur». «Bien sûr, mais peut-être même physiquement» précise-t-il, face à un plateau qui lui demande ce qu’il entend «politiquement» par là. «En réagissant comme cela, ils sont complices», ajoutait-il quelques instants plus tard.

Les paroles du chanteur de 84 ans qui, aux yeux de la députée du Val-de-Marne, «semblent constituer un délit de provocation non suivie d'effet», selon les informations relayées par Le Figaro. Quant à l’accusation de «complicité» portée par Enrico Macias, toujours selon le quotidien français, l’élue l’aurait qualifiée de «diffamation publique».

Saisie du procureur : tir groupé de LFI 

Enrico Macias ne serait toutefois pas le seul à être ciblé par la dénonciation de LFI au parquet. Le nom de l’ancien journaliste franco-israélien Julien Bahloul apparaitrait également dans la missive de Mathilde Panot. Cette dernière lui reproche d’avoir déclaré sur X qu’il «souhaitait» que la députée «se retrouve 24 heures entre les mains du Hamas». «On verra si après elle hésite encore à qualifier le Hamas de groupe terroriste», avait-il enchainé.

Des propos tenus en réaction à la conférence de presse de Mathilde Panot, le 10 octobre, au cours de laquelle la députée n'a pas qualifié - malgré l'insistance des journalistes - le Hamas d'organisation «terroriste».

Enfin, toujours selon les titres de la presse française qui ont eu accès à la fameuse lettre, le nom du député du Rassemblement national (RN), Julien Odoul, complète la liste des accusés. Mathilde Panot reproche à son homologue du RN, d’avoir déclaré : «c’est ce qu’on va faire à l’Assemblée» à un manifestant qui lui aurait lancé «il faut éradiquer Gaza, mais aussi La France insoumise», selon des propos rapportés par la presse.

Mélenchon dénonce la «propagande anti LFI»

Cette action judiciaire de LFI s’inscrit dans une série de polémiques impliquant La France Insoumise et son absence - selon ses détracteurs - de distanciation vis-à-vis du Hamas. Le fondateur et leader du parti, Jean Luc Mélenchon, avait réagi en dénonçant sur son blog «une lapidation médiatique désormais permanente» à l’encontre de son mouvement.

«Nous vivons dorénavant dans un pays de cette nature, où l’on peut, tout le jour durant, lapider LFI, montrer du doigt ses députés, insulter les femmes qui animent et dirigent son combat, sans encourir aucun reproche, d’aucune sorte !», s’était-il emporté le 11 octobre, lors d’une conférence de presse où il avait fustigé les propos d’Enrico Macias.

Le même jour, un communiqué du groupe parlementaire accusait l’hebdomadaire L’Express de mettre «en danger» la députée Danièle Obono dans un article «mensonger». En cause, le fait que selon l’auteur de cet article, le communiqué de LFI, en réaction à l’attaque du Hamas contre l’État hébreu le 7 octobre, aurait été écrit en «catimini» par la députée insoumise.