En progression de 36,6 % sur un an, le chômage des chefs d’entreprise a retrouvé son niveau d’avant crise sanitaire. Une enquête réalisée par l’association GSC et la société Altares pour l'Observatoire de l'emploi des entrepreneurs, tire le 28 août la sonnette d’alarme : le phénomène touche les Très Petites Entreprises mais aussi désormais les plus grandes structures.
Tous les secteurs et tous les âges
De la restauration à la construction, tous les secteurs de l’économie sont touchés pas la forte hausse des pertes d’emploi. Dans une enquête de l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs, les chiffres publiés témoignent d’une tendance fortement haussière avec une large majorité de pertes d’emploi pour les structures petites et de taille moyenne. Ainsi, 9 pertes d’emploi sur 10 chez les chefs d’entreprises concernent des structures de moins de 5 salariés avec un chiffre d’affaire inférieur à 500 000 euros. Le rapport révèle néanmoins que les «dirigeants de plus grandes structures sont désormais fortement touchés».
Si l’âge moyen de la perte d’emploi de ces chefs d’entreprise est fixé à 46 ans, le phénomène connait une forte progression chez les plus jeunes entrepreneurs avec +40% pour les moins de 26 ans et +43% pour les 26/30 ans.
Le bâtiment et les services particulièrement touchés
Le secteur de la construction est le plus touché et représente 23,6 % des pertes d’emploi des chefs d’entreprise soit une hausse de 50 % par rapport au premier semestre 2022. Le coût des matières premières et l’augmentation des taux directeurs affectent directement le marché de l'immobilier, selon le rapport.
Les services ne sont pas en reste, avec de nombreuses défaillance d'entreprises dans les secteurs des soins de beauté et de la coiffure. Dans ces seuls domaines, 1 152 chefs d’entreprise ont dû abandonner leur activité, soit une hausse de 57,8 %.
Le secteur commercial connaît lui une hausse de 47,2 % et le secteur de «l’hébergement, restauration, débits de boisson» connaît une augmentation de 65,9 % avec 3 470 pertes d’emploi. Enfin le domaine de l’assurance et de la finance est celui qui connaît la plus forte hausse avec 76,4 % d’augmentation et cela majoritairement pour les domaines des courtiers et des gestionnaires d’actifs.
L’augmentation du nombre de défaillances, et donc la perte d’emploi des chefs d’entreprises, pourrait enfin connaître une nouvelle accélération, selon le rapport, qui relève une renforcement du recouvrement forcé de l’Urssaf.