«Pour la deuxième, la troisième génération [d’immigrés], il y a comme une sorte de régression vers les origines ethniques» : sur le plateau de France Info ce 5 juillet, Bruno Retailleau, sénateur Les Républicains de la Vendée, a voulu contredire le ministre de l’Intérieur. Gérald Darmanin avait en effet estimé le 3 juillet, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, que les émeutes urbaines soulevaient la question «des jeunes délinquants, pas des étrangers».
Les propos de Bruno Retailleau n’ont pas manqué de faire grincer des dents à gauche. Le député LFI Aymeric Caron a ainsi dénoncé des propos qu’il juge «profondément racistes» quand son homologue Thomas Portes évoquait du «racisme pur et simple».
La gauche dénonce unanimement les propos du sénateur
La polémique a même débordé jusqu’au Conseil régional d'Ile-de-France où l'Insoumise Julie Garnier a évoqué des «propos racistes et xénophobes» en s’en prenant à l’élu de la majorité LR Othman Nasrou qu’elle accuse d’avoir soutenu le sénateur Retailleau.
La députée communiste Elsa Faucillon dénonce quant à elle une thèse «racialiste» et une droite qui «glisse chaque jour un peu plus».
Même la majorité a repris le sénateur au rebond. La députée Renaissance des Hauts-de-Seine Maud Bergeron a qualifié Brunot Retailleau de «VRP de l’extrême droite». Enfin, la députée LFI Danièle Obono a intimé à la «droite vraiment républicaine» de se «désolidariser» de ces propos.
Retailleau persiste, la droite se fait discrète
Les élus de droite ne se sont pas précipités pour défendre le chef de file LR à la chambre haute du Parlement. L’eurodéputée Nadine Morano a néanmoins établi elle aussi un lien entre les émeutes et l’immigration. La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, très offensive contre les casseurs, n’a elle pas fait de lien avec l’immigration mais a suggéré de «pourrir les vacances» des casseurs avec «une peine plancher d'un an de prison ferme minimum».
Faute de soutien dans son propre camp, Bruno Retailleau s’est occupé de sa propre défense en persistant et en répondant directement au député LFI Aymeric Caron sur les réseaux sociaux.
La droite LR se trouve actuellement dans une situation politique délicate, coincée entre Emmanuel Macron et le Rassemblement national. Le président de la République a déclaré ce 4 juillet qu’il souhaitait que les familles de délinquants puissent être financièrement sanctionnées. Une mesure préconisée traditionnellement par la droite.