Mardi 2 mai
Un total de 540 personnes ont été interpellées en France, dont 305 à Paris, lors des manifestations du 1er-Mai, a déclaré le 2 mai le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, ajoutant que 406 policiers et gendarmes avaient été blessés sur le territoire national. Dans la capitale, 259 policiers et gendarmes ont été blessés, a précisé le ministre, interrogé sur BFM TV.
Lundi 1 mai
Au coucher du soleil, plusieurs cortèges spontanés se dispersent dans les rues de Paris. Les forces de l'ordre tentent d'empêcher les attroupements.
Gérard Darmanin a rapporté que 108 policiers et gendarmes avaient été blessés pour l'heure. Les forces de l'ordre ont par ailleurs procédé à 291 interpellations.
Les images de heurts entre manifestants et forces de l'ordre place de la Nation à Paris se multiplient.
Le canon à eau de la police est intervenu pour éteindre le brasier place de la Nation.
Un brasier a gagné la façade d'un immeuble, place de la Nation à Paris.
Les forces de l'ordre ont, toujours place de la Nation, usé du canon à eau.
Les services de police ont dénombré 112 000 manifestants à Paris et 800 000 dans toute la France.
La CGT a revendiqué de son côté 550 000 manifestants à Paris et 2,3 millions en France.
La CGT a dénombré 550 000 personnes lors du défilé du 1er-Mai à Paris entre les places de la République et de la Nation, a-t-elle indiqué à l'AFP. La centrale syndicale avait revendiqué 400 000 manifestants à Paris lors de la précédente journée d'action contre la réforme des retraites, le 13 avril.
La préfecture de police de Paris n'avait pas encore communiqué son estimation vers 16h30.
Gérald Darmanin a condamné «sans réserve» les violences qui ont émaillé les manifestations du 1er-Mai à travers la France. Manifestations au cours desquelles un policier a été gravement blessé, à Paris, par le jet d’un cocktail Molotov.
«Les forces de l’ordre font face à des casseurs extrêmement violents venus avec un objectif : tuer du flic et s’en prendre aux biens des autres», fustige le ministre de l’Intérieur, qui précise qu’au moment de son tweet «plus de 60 interpellations» ont eu lieu dans l’Hexagone.
Le cortège parisien est à son tour le théâtre d’affrontements violents entre les forces de l’ordre et des éléments radicaux. Un policier a été blessé par le jet d’un cocktail Molotov.
Des tensions ont également été observées à Nantes, aux abords de la préfecture de Loire-Atlantique. Des éléments radicaux auraient tenté de pénétrer dans le bâtiment.
La porte du garage du conseil départemental a été incendiée.
Ainsi que des véhicules.
Premiers tirs de feux d'artifices à Paris.
Premières dégradations constatées par l’ancien journaliste de RT France Lucas Léger.
Le cortège parisien s'est élancé sous une pluie battante. En tête de cortège, le face-à-face a commencé entre les forces de l'ordre et les groupements les plus radicaux.
Un 1er mai dans la capitale des Gaules plus «combatif» que «festif»? La situation sur le parcours de la manifestation lyonnaise s’est brusquement tendue à la mi-journée, avec la mise à sac de plusieurs enseignes de distribution et d’agences bancaires, immobilières, d’assurance et de téléphonie.
Selon la police, on comptait 8 700 manifestants à Strasbourg (15 000 selon les syndicats), 7 300 à Lille (15 000), 11 000 à Marseille (130 000), 13 500 à Toulouse (100 000) et 14 000 à Clermont-Ferrand (25 000).
Les autorités tablent sur 500 à 650 000 personnes sur tout le territoire, dont 80 à 100 000 à Paris. Laurent Berger, de la CFDT, en espérait ce matin «peut-être un million ou un million cinq».
Le tribunal administratif de Paris a validé sans restriction un arrêté de la préfecture de police de Paris permettant l'usage de drones par la police lors de la manifestation du 1er-Mai dans la capitale, selon l'ordonnance consultée par l'AFP.
Des organisations de défense des libertés fondamentales ainsi que des syndicats d'avocats et de magistrats avaient saisi la justice afin de suspendre cet arrêté, qui fait suite à la publication le 20 avril d'un décret sur le sujet par le gouvernement.
En marge de la traditionnelle mobilisation du 1er mai, place Vendôme à Paris, le ministère de la Justice ainsi que le palace Le Ritz ont été la cible d’activistes du collectif écologiste Dernière rénovation. Ces derniers ont aspergé de peinture la façade des deux bâtiments.
Dans plusieurs villes de France, comme à Montpellier, Toulouse, Lorient ou encore Lyon, les cortèges se sont élancés.
Le mouvement écologiste Extinction Rebellion a aspergé de peinture la Fondation Louis Vuitton, créée par le groupe LVMH, qui se trouve au bois de Boulogne à Paris, entre le XVIe arrondissement et Neuilly-sur-Seine. Le reporter Clément Lanot était sur place.
De son côté, Florian Philippot, dirigeant des Patriotes, a appelé à un rassemblement au Trocadéro.
10h19 CET
«Je pense qu'on aura des centaines de milliers de manifestants, peut-être un million ou un million cinq», a estimé le 30 avril le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, rappelant qu'il y avait «300 points de rassemblement». Les autorités tablent sur 500 à 650 000 personnes sur tout le territoire, dont 80 à 100 000 à Paris.
Le trafic aérien s'annonce très perturbé pour le retour du long week-end, avec 25 à 33% de vols annulés dans les plus grands aéroports français, des perturbations qui devraient se poursuivre à Orly le 2 mai.
Le cortège parisien s'élancera à 14h
«Cette fête des travailleurs se déroule dans l'unité syndicale et rien que ça, c'est historique», s'est réjoui le secrétaire général de FO, Frédéric Souillot.
Le dernier défilé unitaire avec les huit principaux syndicats remonte à 2009, face à la crise financière (la CGT avait compté près de 1,2 million de manifestants, la police 456 000).
«Ce sera familial, festif», a promis la numéro un de la CGT Sophie Binet, tandis que le député LFI François Ruffin a invité «tous les Français et les Françaises (...) à aller prendre un grand bain de soleil, bronzer en poussant les poussettes dans les rues de Paris et de partout dans le pays».
Dans la capitale, le cortège s'élancera à 14h de la place de la République vers la Nation, avec la présence annoncée de syndicalistes du monde entier. Les autorités attendent aussi 1 500 à 3 000 «Gilets jaunes» et 1 000 à 2 000 individus «à risque», de source policière. Enfin, 12 000 policiers et gendarmes seront mobilisés, dont 5 000 à Paris.
Les drones de la discorde
Interrogée le 30 avril sur la présence éventuelle de «black blocs», Sophie Binet a estimé que c'était «un problème», tout en se disant «inquiète» concernant «l'annonce de drones pour la sécurisation des cortèges», jugeant qu'on est «sur une pente dangereuse».
Le tribunal administratif de Rouen a partiellement suspendu le 30 avril un arrêté préfectoral prévoyant l'usage de drones au Havre. Deux décisions sont attendues concernant Paris et Bordeaux.
«Si ça aide à sécuriser des groupes radicaux, vous ne me trouverez pas à m'insurger», a déclaré ce 1er mai Laurent Berger sur France Info, ajoutant toutefois que «sur la question des libertés publiques, il faut être extrêmement vigilant».
«Les drones sont là aussi pour protéger les syndicats, a fait valoir sur RTL le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez.
Ce 1er mai, qui fait figure de 13e journée de mobilisation intersyndicale contre la réforme des retraites, intervient pourtant après la validation de l'essentiel du texte par le Conseil constitutionnel et sa promulgation dans la foulée.
Les syndicats tournent leurs regards vers deux nouvelles dates : le 3 mai, lorsque les «Sages» se prononceront sur une deuxième demande de référendum d'initiative partagée (RIP), et le 8 juin, lorsqu'une proposition de loi du groupe des députés Liot abrogeant la réforme sera au menu de l'Assemblée.
Si dans la rue comme dans les sondages la colère reste vive, au gouvernement certains veulent croire «qu'on a passé le plus gros en termes de contestation» et que ce 1er mai «peut être le baroud d'honneur de l'interprofessionnel».
Emmanuel Macron s'est donné le 17 avril «100 jours d'apaisement» et «d'action» pour relancer son quinquennat. Elisabeth Borne va envoyer des invitations aux syndicats «dans les jours qui viennent», selon les déclarations du ministre du Travail, Olivier Dussopt, ce 1er mai sur BFM TV.
«Cela n'effacera pas le désaccord sur les retraites mais il y a d'autres sujets (...) L’intérêt général est qu'il puisse y avoir un dialogue noué», a-t-il plaidé.
Au sein de l'intersyndicale, des divergences commencent à pointer, même si Frédéric Souillot assure «qu'il n'y a pas un gravier entre nous». D'ores et déjà, Laurent Berger a annoncé le 30 avril que la CFDT «irait discuter» avec la Première ministre si elle y était invitée, tandis que Sophie Binet a rappelé que l'intersyndicale avait prévu de prendre la décision «ensemble» dans la matinée du 2 mai.
Avec AFP