Le ministre de l'Intérieur est revenu sur les événements violents de Sainte-Soline survenus le 25 mars. Devant les députés lors des questions au gouvernement, il a annoncé qu'il engagerait une procédure de dissolution de Soulèvements de la Terre, l'organisation écologiste ayant appelé à la manifestation interdite qui a engendré violences et blessés graves.
«Je constate comme vous l'extrême violence de certains groupuscules dont les services de renseignement démontrent qu'ils sont à la fois fichés [...] parfois depuis de très nombreuses années et qui sont responsables de grandes violences et je pense notamment au groupement de fait de Soulèvements de la Terre», a-t-il déclaré.
J'ai donc décidé d'engager la dissolution de Soulèvements de la Terre
Il a enchaîné avec une énumération des méfaits attribués à l'organisation : «Plusieurs envahissements d'entreprises, plusieurs exactions fortes contre les forces de l'ordre, plusieurs destructions de biens, des centaines de gendarmes ou de policiers blessés, plusieurs appels à l'insurrection.»
«J'ai donc décidé d'engager la dissolution de Soulèvements de la Terre que je proposerai après contradictoire à un prochain Conseil des ministres», a-t-il conclu. Pendant sa prise de parole, le ministre a par ailleurs dit avoir une pensée pour les blessés et «ceux qui luttent pour la vie en ce moment».
Les Soulèvements de la Terre se décrivait en janvier au JDD comme «une coalition de syndicats, de paysans, de citoyens, de collectifs, d’ONG, de groupes locaux, décidés à lutter contre le réchauffement climatique». Toujours selon l'hebdomadaire plusieurs organisations célèbres comme la Confédération paysanne, Youth for climate ou Extinction rebellion en sont «partie prenante». Ils entendent mener des actions partout en France pour lutter contre «l’accaparement continu des terres par l'agro-industrie et l’artificialisation des sols».
La manifestation de Sainte-Soline avait été interdite par crainte de débordements. Les images de violences contre les gendarmes ont fait le tour du monde. Les forces de l'ordre sont, elles, accusées de recours excessif à la force qui a engendré de nombreux blessés, dont plusieurs graves. Côtés forces de l'ordre, le bilan est de 47 gendarmes blessés, dont deux grièvement.
La manifestation entendait dénoncer un projet d'instauration de gigantesques retenues d'eau pour l'agriculture en période de sécheresse et qui sont accusées de privatiser les ressources naturelles et de porter atteinte aux stocks d'eau.