France

Sainte-Soline : affrontements lors de la manifestation contre le projet de «bassine agricole»

De premiers affrontements ont éclaté ce 25 mars entre manifestants et forces de l'ordre autour d'une réserve d'eau contestée en construction dans les Deux-Sèvres où des milliers de personnes se sont mobilisées malgré l'interdiction du rassemblement.

Samedi 25 mars

«Assez de violences policières à #SainteSoline ! Assez ! Sans les BRAV-M, sans ce cirque, il ne se passerait absolument rien d'autre qu'une marche dans les champs !», a tweeté le chef de file de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon.

«Ces terroristes veulent abattre la France. Il est grand temps de les combattre», a déclaré le président du parti LR Eric Ciotti au sujet des manifestants écologistes radicaux. 

«Parmi les manifestants pris en charge par les secours, à ce stade, il y a deux blessés graves, dont un victime d'un traumatisme crânien qui a été classé en urgence absolue par le médecin de la gendarmerie», ont indiqué les autorités peu après 16h.

Seize gendarmes ont également été blessés, dont six évacués vers les hôpitaux de la région et un grièvement touché qui va être héliporté, selon la même source citée par l'AFP.

Le président du Rassemblent national Jordan Bardella a dénoncé la venue à Sainte-Soline de «milices d'ultra-gauche, pour partie venues de l'étranger». Il a accusé le gouvernement d'avoir «perdu le contrôle».

Les autorités ont mobilisé plus de 3 000 gendarmes et policiers et déclaré qu'«au moins un millier» d'activistes violents, en partie venus de l'étranger, sont présents et «prêts à en découdre avec les forces de l'ordre», rapporte l'AFP. 

Les organisateurs de l'événement évoquent notamment un blessé «en urgence vitale» et plusieurs gendarmes ont été blessés selon une source de l'AFP.

Des images de blessés ont été publiées par le média Blast.  

Le délégué national CRS du syndicat de police Alliance Johan Cavallero a qualifié sur BFM TV de «criminels» les personnes qui ont pris pour cible la gendarmerie à Sainte-Soline. 

«Quand on jette des cocktails Molotov envers les collègues gendarmes c'est pour tuer. Donc il faut arrêter de dire que ce sont des casseurs, c'est des criminels», a-t-il déclaré. Il a qualifié cette situation de «constat d'échec» et déploré la présence d'élus dans le cortège. 

La députée La France insoumise Clémentine Autain s'est félicitée de l'affluence importante à cette manifestation. «L'agriculture intensive et le déni climatique nous mènent droit dans le mur», a-t-elle écrit sur son compte Twitter. 

La députée macroniste Prisca Thévenot a qualifié d'«insupportables» les images de violences commises contre les gendarmes à Sainte-Soline. 

«Il faut être impitoyable avec ces ayatollahs verts», a déclaré pour sa part le député RN Nicolas Meizonnet. 

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin condamne les violences commises à Sainte-Soline.« A Sainte-Soline, l’ultra gauche et l’extrême gauche sont d’une extrême violence contre nos gendarmes. Inqualifiable, insupportable. Personne ne devrait tolérer cela. Soutien total à nos forces de l’ordre», a-t-il écrit sur Twitter. 

La gendarmerie nationale a décrit une foule «extrêmement violente», attaquant les agents avec des tirs de mortier d'artifice et des cocktails Molotov. 

Des images sur les réseaux sociaux montrent que des véhicules de gendarmerie ont été incendiés. 

D'autres publications montrent que les gendarmes ont utilisé des quads et des LBD. 

De premiers affrontements ont éclaté entre manifestants et forces de l'ordre.

Un long cortège avait commencé à défiler en fin de matinée, composé d'au moins 6 000 personnes selon la préfecture, et d'environ 25 000 selon les organisateurs – le collectif d'associations «Bassines non merci», le mouvement écologiste des Soulèvements de la Terre et la Confédération paysanne.

Plus de 3 000 forces de l'ordre ont été mobilisées : la nouvelle manifestation contre les «bassines», symbole des tensions autour de l'accès à l'eau, est placée sous haute sécurité dans les Deux-Sèvres.

Jusqu'à 10 000 personnes sont attendues par les autorités autour de Sainte-Soline, où l'un de ces réservoirs dédiés à l'irrigation agricole est en construction, cinq mois après un précédent rassemblement émaillé d'affrontements.