L'Assemblée nationale a rejeté ce 20 mars à 9 voix près la motion de censure transpartisane qui avait été déposée par le groupe de députés indépendants Liot, après le déclenchement du 49.3 par Elisabeth Borne pour faire passer la réforme des retraites. Peu après, la motion portée par le Rassemblement national a également été rejetée (94 voix pour).
Si la réforme des retraites — rejetée par une majorité de Français selon les sondages — est définitivement adoptée par le Parlement, ses opposants ont décidé de manifester dans la foulée pour exprimer leur colère.
Aux cris de «Macron démission», des manifestants ont battu le pavé à Paris où des tensions ont rapidement éclaté avec les forces de l'ordre au niveau de la place Vauban, comme le montrent des images du journaliste Clément Lanot et du média QG Libre.
Les scènes de chaos se sont aggravées durant la soirée.
«Nantes debout, soulève toi !», ont scandé de leur côté des manifestants dans le chef-lieu du département de la Loire-Atlantique, indique le journaliste Theo Prn.
A Toulouse, des manifestants ont investi les allées Jean-Jaurès, rapporte 20 minutes.
A l'instar de la capitale, des tensions ont éclaté à Lille, où les forces de l'ordre ont usé de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants, relate le journaliste Mikael Libert.
Près de 300 interpellations... et de nombreux classements sans suite ?
Une source policière a fait savoir à l'AFP que les sapeurs-pompiers étaient intervenus 240 fois pour divers débordements. Selon cette même source, près de 300 personnes (287) ont en outre été interpellées, sans certitude de poursuites judiciaires.
En effet, à titre d'exemple, dans la nuit du 16 au 17 mars, 292 personnes avaient été interpellées en marge d'un rassemblement contre la réforme des retraites, donnant lieu à 283 classements sans suite. Une situation qui a poussé le Syndicat de la magistrature à réagir pour souligner que l'autorité judiciaire n'était pas «au service de la répression du mouvement social».
La CGT veut «amplifier les mobilisations»
La CGT a d'ores et déjà appelé à «amplifier les mobilisations» et à «participer massivement aux grèves reconductibles et aux manifestations», le jeudi 23 mars «et après, si nécessaire». L'intersyndicale avait appelé la semaine dernière à une nouvelle journée de grèves et de manifestation, la neuvième, à cette date.
«Rien n'entame la détermination des travailleurs, privés d'emplois, jeunes et retraités, à rejeter [...] la réforme des retraites que tout le monde, sans exception, juge injustifiée, injuste et brutale», poursuit le deuxième syndicat français.