France

Echange musclé entre Emmanuel Macron et un activiste écologiste au Salon de l'agriculture

«Vous êtes la démonstration d'une forme de violence civique» : Emmanuel Macron s'est écharpé avec un membre du collectif Dernière rénovation au Salon de l'agriculture. Des sifflets ont accompagné le président.

Un échange musclé a eu lieu ce 25 février au Salon de l'agriculture entre un activiste écologiste de l'organisation Dernière rénovation et Emmanuel Macron.

Le jeune homme, qui arborait un t-shirt barré de la mention «A quoi tu sers ?», a interpellé le chef de l'Etat en l'appelant à «écouter les rapports scientifiques» sur le changement climatique.

«Je suis là pour vous dire qu'on n'arrêtera pas, parce qu'on n'en peut plus de demander gentiment. Entendez ça, sinon ça va être terrible. J'ai fini ce que j'avais à dire», a-t-il lancé en pointant son index sur le président, mais en refusant d'écouter sa réponse. «On vous a déjà entendu !», s'est-il justifié.

«Vous êtes la démonstration d'une forme de violence civique», lui a alors rétorqué Emmanuel Macron, en l'interrogeant : «Je suis élu par le peuple français, vous êtes élu par qui ?»

«C'est pas un débat», a insisté le militant. «Eh ben alors, partez, si c'est pas un débat», lui a répondu Emmanuel Macron.

Alors que le jeune homme a promis de «ne pas se laisser faire», en faisant valoir que «c'est la vie de [sa] petite sœur qui [était] en jeu», Emmanuel Macron l'a repris en évoquant «la vie des agriculteurs, c'est la vie de nos compatriotes».

Encore interpellé sur «la rénovation thermique des bâtiments», Emmanuel Macron a répondu : «C'est ce qu'on fait.»

«Je veux bien vous répondre, mais vous n'avez pas le courage et la cohérence d'écouter une réponse. Ça vous ressemble, et ça, ça ne sert à rien», a conclu le chef de l'Etat.

Adepte de la stratégie du coup d'éclat, le collectif Dernière rénovation, fondé début 2022, a déjà perturbé le Tour de France, Roland-Garros ou le match de football PSG-OM. Le 24 février au soir, l'une de ses militantes s'est brièvement introduite sur scène lors de la cérémonie des César.

Dans un communiqué, le collectif a revendiqué l'action de son militant en déplorant qu'«aucune mesure d'ampleur pour contrer le dérèglement climatique n'[ait] été prise par le gouvernement».

Une «ambiance conviviale» pour Emmanuel Macron

Emmanuel Macron est revenu à plusieurs reprises sur l'épisode dans les travées du salon : «Moi, j'accepte de me faire engueuler, de me faire bousculer, mais j'aime pas tellement l'interpellation sans le débat», a-t-il fait valoir auprès de visiteurs.

De nombreux sifflets ont également jalonné le parcours du président au cours de l'après-midi, alors que certains manifestants ont été écartés par les agents de sécurité.

«L'ambiance est très conviviale et sympathique: c'est un salon qui se passe bien», a toutefois voulu convaincre le chef de l'Etat, estimant que «ces petits événements [étaient] normaux».

«Et on ne me parle pas tant que ça des retraites !», a-t-il glissé à plusieurs journalistes.