France

«Merci pour l'aumône» : la gauche fustige le «geste» de TotalEnergies sur les prix à la pompe

«C'est indécent», «Mesurette» : la gauche a vivement critiqué le «geste» de TotalEnergies dont le PDG Patrick Pouyanné a annoncé le plafonnement des prix des carburants à 1,99 euro le litre dans ses stations.

«En 2023, le Diesel et l’essence ne dépasseront pas 1,99 euro» dans les quelque 3 400 stations-service TotalEnergies que compte l’Hexagone, annonçait auprès de TF1 le 22 février le PDG de l’énergéticien, Patrick Pouyanné. «On ne va pas faire ça pour deux mois, pour trois mois, on le fait pour toute l’année» insiste le grand patron.

Un bouclier tarifaire, en cas de hausse des cours de l’or noir, dénoncé à gauche de l’échiquier politique. «Merci pour l'aumône», a notamment réagi l'eurodéputée de La France insoumise (LFI) Manon Aubry sur Franceinfo, tout en rappelant qu'en période de forte inflation, «les gestes de charité, on prend tout !».

Mais, a-t-elle expliqué, «quand ce qui est produit en France, donc ce qu'on appelle la valeur ajoutée, est davantage distribué aux actionnaires qu'aux salariés, on assèche aussi le financement de la protection sociale». «Dans les années 80, un salarié en moyenne travaillait une semaine pour financer les dividendes des actionnaires», a-t-elle observé, «aujourd'hui c'est 45 jours par an».

LFI réclame un «blocage des prix» des carburants

«C'est indécent», a estimé de son côté le député LFI Thomas Portes sur Sud Radio, rappelant que «le prix à la pompe est plutôt autour de 1,70-1,80 euro» à l'heure actuelle. Critiquant une «opération de communication» du pétrolier qui risque «en plus» de provoquer un «effet d'aubaine» favorable aux stations TotalEnergies, il a rappelé que LFI demandait «le blocage des prix» des carburants.

Au-delà, pour le député de Seine-Saint-Denis, il s'agit d'«une réponse à ce que fait Emmanuel Macron depuis des mois», notamment sur «la taxation des superprofits». «Emmanuel Macron se contente de demander des gestes», a-t-il regretté, et «on ne peut pas attendre que ces gens-là prennent eux-mêmes la responsabilité parce qu'ils ne la prennent pas», a-t-il développé en référence aux patrons des grandes entreprises.

«On est sur une mesurette, ce n'est pas du tout suffisant», a aussi regretté le numéro 2 du Parti socialiste Nicolas Mayer-Rossignol sur Europe1, estimant qu'il y avait chez TotalEnergies «une ultra appropriation de superprofits par quelques-uns au détriment de beaucoup d’autres».

La mesure de TotalEnergies a été annoncée alors que le chef de l'Etat avait appelé le 21 février sur le groupe pétrolier à un nouveau «geste» sur le prix du carburant.