France

A Lille, échauffourées entre extrême-gauche et extrême-droite sur fond d'attentats parisiens

L'arrivée d'une quinzaine de militants d'extrême droite à un rassemblement de 500 personnes samedi à Lille en hommage aux victimes des attentats de Paris a créé des tensions les obligeant à quitter les lieux, a constaté une journaliste de l'AFP.

Tandis que le rassemblement, organisé par la Ligue des droits de l'homme (LDH) et qui devait être silencieux, se déroulait dans le calme dans le centre de Lille vers 15H00, une quinzaine de personnes portant des drapeaux tricolores, identifiées par la LDH comme appartenant au Front national, ont scandé: «Expulsons les islamistes» et fait éclater des pétards. 

Plusieurs manifestants les ont alors repoussés, en criant «Dehors les fachos», et les ont hués, avant qu'une quinzaine de CRS s'interposent en formant un cordon de sécurité, selon la journaliste de l'AFP. La tension a été vive durant quelques minutes.

Devant l'hostilité à leur présence, les militants d'extrême droite ont ensuite quitté le rassemblement en criant «islamistes expulsion» et se sont engagés dans une rue commerçante attenante.

La mairie de Lille, dirigée par Martine Aubry (PS), avait un peu plus tôt rappelé sur Twitter les instructions de l'Etat appelant à «reporter tous les rassemblements dans l'immédiat» suite aux attentats de Paris.

Quelque 500 personnes se sont quand même rassemblées Place de la République à Lille pour exprimer leur solidarité. «Je n'ai pas peur», «Je suis Paris» ou encore «Pray for Paris», pouvait-on lire sur des pancartes. Des bougies et des fleurs ont été déposées près d'une fontaine en hommage aux victimes.

«Comme pour Charlie, nous nous rassemblons ici en soutien aux victimes et à leurs familles et par témoignage de sympathie. Et aussi pour dire que nous restons debout, nous restons fermes sur nos valeurs républicaines de liberté, égalité, fraternité et nous défendrons la République et la démocratie devant ces fanatiques et ces obscurantistes», a déclaré Georges Voix, délégué régional de la Ligue des droits de l'Homme, lors de cette manifestation.  

«C'est une manifestation de fraternité, de compassion, devant une horreur barbare. C'est une occasion de montrer qu'il faut rester debout, qu'il ne faut pas subir et qu'il faut se serrer les coudes», a estimé de son côté le directeur de l'Orchestre national de Lille, Jean-Claude Casadesus, présent parmi les manifestants. 

A Arras en milieu de journée, 500 personnes se sont réunies au pied du beffroi, selon la police. Parmi eux, le maire Frédéric Leturque (UDI), la préfète du Pas-de-Calais Fabienne Buccio, des élus et parlementaires ainsi que des représentants des cultes, y compris musulman.