Décryptant «l'art de la communication» politique, France 5 s'est laissé aller à la confidence sur la façon dont le chef de l'Etat distille plus ou moins discrètement ses recommandations aux médias concernant la façon d'aborder la très controversée réforme des retraites.
Dans l'émission C médiatique diffusée le 22 janvier, la journaliste Eve Roger explique comment Emmanuel Macron a repris la main avant les mouvements sociaux, alors qu'il avait dans un premier temps «déserté la scène médiatique» sur le sujet.
«Deux jours avant la journée d'action, la communication de l'Elysée organise une petite rencontre dont elle a le secret, c'est-à-dire un déjeuner avec le président et dix éditorialistes de la presse parisienne, convoqués à peine 24 heures avant», soutient la journaliste.
C'est le média Politico qui a le premier éventé cette réunion, le 18 janvier. Dans sa newsletter, le média a souligné que France Inter ou BFM TV avaient glissé un mot sur la lutte du chef de l'Etat contre «l'irresponsabilité», quand Le Figaro avait pris soin de rappeler que la réforme concernait «aussi ceux qui sont exclus» du marché du travail.
«Une rencontre en toute discrétion», affirme encore Eve Roger, où auraient été présents, selon elle, les éditorialistes phares de BFM TV, du Monde, de France Télévision, de France Inter, du Figaro, des Echos ou encore de RTL. «L'objectif de l'Elysée, c'est qu'Emmanuel Macron distille la bonne parole, donne lui-même les éléments de langage aux dix journalistes les plus influents de la presse parisienne, afin que la parole présidentielle infuse dans l'opinion et pourquoi pas l'influence», poursuit-elle doctement.
«Mais il y a une condition de taille à ce déjeuner : les journalistes ne doivent pas dire qu'ils ont vu Emmanuel Macron, et donc ne peuvent pas le citer», explique la journaliste, provoquant les rires de ses confrères.
Curieusement, personne de la rédaction de RT France n'avait été convié à ce déjeuner.