France

«Comme un cheval dans la soupe» : Roussel critique la manifestation LFI du 21 janvier

A l’approche d’une importante journée de mobilisation contre la réforme des retraites, le leader du Parti communiste français s’en est pris aux Insoumis et à leur décision de maintenir leur propre manifestation deux jours après celle des syndicats.

Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français (PCF), s’est attiré les foudres des leaders de La France insoumise (LFI) après avoir critiqué le calendrier de leur prochain rassemblement. Dans une interview au JDD publiée ce 15 janvier, le député du Nord, qui dit espérer voir «un million» de Français «déferler dans la rue» le 19 janvier, ne perçoit pas d’un bon œil le rassemblement des Insoumis qui aura lieu 48 heures après celui des syndicats.

«Ne contrarions pas le calendrier des organisations syndicales. Soyons tous derrière elles. Pourquoi en rajouter ? Jouons collectif, ne cherchons pas toujours à nous mettre en avant. Cette marche arrive comme un cheval dans la soupe, avec ses gros sabots», a déclaré Fabien Roussel, avant d’ajouter : «Mais peut-être que d’ici là tout le monde aura entendu raison. Je le souhaite.»

«La lutte contre le projet de Macron mérite mieux»

Également interrogé sur la possibilité d’une candidature unique à gauche lors de la présidentielle de 2027, l’élu du groupe de la Gauche démocrate et républicaine – NUPES à l’Assemblée nationale – lâche une pique à l’encontre de l’ex-candidat LFI à la fonction suprême. «Candidature unique ou pas, ça ne marche pas. La gauche façon Mélenchon a atteint un plafond de verre», estime-t-il.

Une sortie, dans la presse, qui passe mal du côté des Insoumis. «Il doit mieux voir le plancher que le plafond», raille dans un tweet le député LFI des Hauts-de-Seine Aurélien Saintoul, qui rappelle le score de 2,3% de Fabien Roussel aux dernières élections présidentielles. Du côté du nouveau chef de file du parti, Manuel Bompard, on estime que porter de telles critiques à l’encontre de La France insoumise est «une erreur», retournant l'accusation de division. «Nous diviser, c’est aider Macron et la retraite à 64 ans», poursuit ainsi dans son tweet le député des Bouches-du-Rhône.

«On ne peut que regretter l'attitude de Fabien Roussel. La lutte contre le projet de Macron mérite mieux», réagit toujours sur le réseau social – et dans la même veine – Bastien Parisot, responsable communication de la délégation France insoumise au Parlement européen, qui qualifie au passage le JDD de «pravda macroniste».

Le flou persiste sur l’ampleur qu’aura la manifestation du 19 janvier, première des trois dates de mobilisation annoncées par les syndicats. Une journée qui devrait donc donner le ton de la contestation de la réforme des retraites.