France

La Russie partage la douleur de la France et se souvient de la tragédie du Nord Ost

La France a connu une tragédie dont l’ampleur reste sans précédent. Le monde entier souffre avec Paris, y compris la Russie qui a, elle aussi, vécu un drame semblable en 2002, où plus de 800 spectateurs avaient été pris en otage pendant trois jours.

Dès le lendemain matin de la tragédie parisienne, les abords de l’ambassade de France à Moscou ont été recouverts de fleurs et des bougies. Les gens, qui savent combien la perte d’un proche est douloureuse, expriment leur regrets aux familles des morts de Paris. Ce matin, le gouvernement russe a présenté ses condoléances à la France, «la Russie connais cette douleur», a souligné le premier ministre russe Dmitriï Medvedev.  

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La tragédie du Bataclan ressemble beaucoup à celle qui s’est produite à Moscou en octobre 2002, lorsque 800 spectateurs qui assistaient à la comédie musicale Nord Ost avaient été pris en otage dans un théâtre de la capitale russe pendant trois jours par des terroristes. Après l’assaut donné par les forces de sécurité russes, 130 d’entre eux, dont 10 enfants, n’en sont jamais ressortis.

La prise d’otage de Nord Ost à Moscou 

En 2002, cette comédie musicale était très populaire à Moscou. Le 23 octobre, ils étaient environ 800 spectateurs à assister à cette représentation, dont de nombreux enfants, car la comédie musicale était inspirée du roman de l’écrivain soviétique Veniamine Kaverine Deux capitaines, étudié à l’école.

Au milieu de la représentation, des terroristes armés sont montés sur scène, avant de tirer en l’air et de déclarer que toutes personnes présentes dans la salle étaient prises en otage, soulignant qu’elles pouvait téléphoner à leur proches pour les prévenir de ce qui était en train de se passer.

Pendant trois jours, les spectateurs n’ont pas eu la possibilité ni de sortir, ni de manger, car la salle avait été piégée avec des explosifs. Tous ceux qui ont fait preuve de défiance à l’égard des terroristes ont été tués sans pitié.

Les préparations de l’acte terroriste 

Les terroristes ont bien préparés et équipés, disposant notamment de fusils, d’armes à feu, de plus de 100 grenades et de plusieurs kilos d’explosifs. Il y avait même des femmes kamikaze qui portaient des ceintures d’explosifs et menaçaient de les activer si le gouvernement russe ne se conformait pas à leurs exigences.

Les terroristes réclamaient en effet, le retrait immédiat des troupes russes présentes en Tchétchénie dans le cadre de l'opération anti-terroriste.

21 hommes et 20 femmes dont l’âge oscillant de 16 à 42 ans avait pris part à cette attaque terroriste. La majorité d’entre eux savaient qu’ils allaient mourir. D’après les témoignages, malgré les voiles derrière lesquels la plupart desavaient préféré cacher leurs visages, on pouvait lire la peur dans leurs yeux.

L’opération de secours

Après trois jours de souffrances et de négociations avec les terroristes qui menaçaient de faire exploser tout l’immeuble si on éteignait la lumière dans le théâtre, les autorités ont décidé d’injecter des gaz assoupissants dans le théâtre pour ensuite libérer les otages. Lors de cette opération, qui a eu lieu le 26 octobre 2002, tous les terroristes ont été tués mais de nombreux spectateurs aussi.