France

«Ave Braunus, ceux qui vont mourir te saluent» : des milliers de médecins manifestent à Paris

Plusieurs milliers de médecins libéraux ont répondu présent à une manifestation dans la capitale, avec pour revendication centrale la revalorisation de la consultation, de 25 à 50 euros. La profession connaît un mouvement de grève depuis décembre.

«Borne m'a tuer», «Pas de médecine sans médecins», «Médecins pas larbins», ou encore «Ave Braunus, ceux qui vont mourir te saluent»... Autant de slogans aperçus dans le cortège de médecins qui défile ce 5 janvier à Paris, notamment pour obtenir un doublement du prix de la consultation (de 25 à 50 euros), mais aussi pour s'opposer aux propositions de loi qui se multiplient pour restreindre la liberté d'installation des praticiens afin de repeupler les déserts médicaux.

Cette mobilisation a lieu en amont d'une intervention du président de la République, qui doit présenter en fin de semaine ses grands axes de «refondation» d'un système de soins à bout de souffle, à l'hôpital comme en ville.

Après une première grève retentissante début décembre, le collectif Médecins pour demain a appelé à la fermeture des cabinets médicaux après Noël, mouvement reconduit jusqu'au 8 janvier.

Ce collectif affirme que 70% des généralistes étaient en grève la semaine dernière, l'Assurance maladie estimant de son côté la baisse d'activité à seulement 10%. Le mouvement a été vertement critiqué par Elisabeth Borne, qui l'a jugé «vraiment pas responsable» car il a accru «les tensions sur l'hôpital» en période d'épidémies hivernales.

«Soyons raisonnables», a quant à lui commenté le ministre de la Santé François Braun au regard de la revalorisation de la consultation revendiquée. Mais s'il a fermé la porte au prix de 50 euros, le ministre a assuré que la consultation serait bien revalorisée dans le cadre de la négociation en cours de la convention liant les médecins libéraux à l'Assurance maladie pour les cinq années à venir.

«Je suis prêt à augmenter cette consultation dès lors que les besoins de santé des Français sont remplis», a-t-il souligné, reprenant un principe de «droits et devoirs», devenu son mantra. 

La mobilisation des médecins généralistes fait écho au profond malaise qui traverse le milieu hospitalier depuis plusieurs années, et qui a donné lieu à divers mouvements de grève ainsi qu'à de multiples vagues de démissions.