«Vous ne pensez pas que vous devriez donner l'exemple ?» : les journalistes de France Info ont ainsi interpellé la Premier ministre Elisabeth Borne au cours de son interview du 3 janvier, durant laquelle elle a apporté quelques précisions sur la réforme à haut risque des retraites.
Le projet prévoit en effet que le décalage de l'âge de départ à la retraite s'applique aux Français nés à partir du second semestre 1961. Or, née le 18 avril de cette année-là, la chef du gouvernement ne sera pas concernée, «à deux mois près», souligne l'un des journalistes. «Je n'ai pas le projet de partir immédiatement à la retraite», a d'abord répondu Elisabeth Borne, faisant valoir qu'une application rétroactive de la loi serait une «innovation» qui serait sans doute mal perçue. «Le texte sera voté à la fin du premier trimestre [...], on laisse quelques mois pour l'application de la réforme», a-t-elle complété.
Relancée sur les attaques des oppositions sur ce sujet, la Premier ministre a jugé qu'une polémique de ce type serait «un peu ridicule». «Je n'ai pas décidé mon année de naissance en fonction de la réforme des retraites, ni le calendrier de la réforme», a-t-elle assuré.
Au cours de cet entretien, Elisabeth Borne a en outre indiqué que la réforme sera présentée en Conseil des ministres le 23 janvier, assurant poursuivre des concertations avec les partenaires sociaux et tenir compte de leurs remarques. Sur le report de l'âge plus particulièrement, elle a déclaré que le seuil de 65 ans ne constituait pas un «totem» et mis en avant sa volonté de «compromis». Elle s'est attirée les foudres de la gauche, qui a dénoncé une «mascarade».