France

Vers un retour des Gilets jaunes en 2023 ? Des appels émergent dans un contexte difficile

Des appels à manifester le 7 janvier 2023 émergent sur les réseaux sociaux, notamment avec le hashtag #GiletsJaunes7janvier sur Twitter. Si l'ampleur de la mobilisation à venir est difficile à anticiper, le contexte social s'annonce tendu.

A l'approche d'un début 2023 qui s'annonce particulièrement dense en matière de mobilisations sociales (notamment en raison de la réforme des retraites dont le gouvernement a repoussé la présentation après les fêtes), un parfum de nostalgie semble imprégner divers groupes de Gilets jaunes sur les réseaux sociaux, où plusieurs appels à manifester portent sur la journée du 7 janvier.

Reprenons les ronds-points ! Fer de lance de la communication et de la communion

Entre autres thématiques mises en avant dans les principaux appels à manifester : l'inflation, les salaires, le recours répété du gouvernement au 49.3, «le massacre des chômeurs» ou encore, de façon plus globale, la pauvreté.

Si la capitale apparaît comme un incontournable point de rassemblement pour certains, des comptes plus ou moins influents appellent également à se mobiliser d'un bout à l'autre du territoire.

«Metz, Strasbourg, Paris, Marseille, Lyon, Poitiers, Besançon, Épinal, Remiremont, Nice, Pau, Béziers, Carcassonne, etc. Les Gilets jaunes du 7 janvier seront partout ! Reprenons les ronds-points ! Fer de lance de la communication et de la communion», peut-on ainsi lire dans une récente publication du compte militant A Samedi, fort de plus de 10 000 abonnés sur Twitter.

«Alors que les mouvements sociaux menacent de reprendre face à l’inflation, les réformes du chômage et des retraites, le gouvernement et les médias nous abreuvent de nouvelles vagues Covid ! Ne tombons plus dans le panneau ! Tous ensemble le 7 janvier !», a encore commenté Myriam Palomba, ancienne directrice de publication du magazine Public, qui a notamment fait parler d'elle à l'occasion de multiples passages sur le plateau de l'émission TPMP de Cyril Hanouna.

«Stop à la vie chère, aux 49.3 et a la réforme des retraites», écrit également le compte Alsace Révoltée à sa communauté, appuyant son message avec un clip militant.

«Etudiants, travailleurs, chômeurs, retraités... Unissons-nous face à Macron et son monde ! Utilisez en masse le hashtag : #GiletsJaunes7janvier !», a pour sa part écrit le compte Peuple Révolté, qui relaie également l'appel à manifester le 7 janvier.

Une mobilisation dont l'ampleur est difficile à évaluer

Face à l'émergence de ces appels à la mobilisation, certains observateurs restent pour l'heure circonspects quant à l'ampleur du mouvement dans un contexte difficile. Ainsi, dans les colonnes du Figaro, Christophe Assens, professeur de stratégie à l'université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, estime que «les conditions ne sont pas réunies pour une manifestation massive».

«Même si certaines publications sont virales depuis quelques jours dans des groupes historiques de Gilets jaunes, la mobilisation [y] semble pourtant timide», estime pour sa part l'équipe de Libération, qui a scruté différents appels sur le réseau social Facebook.

Pour rappel, le mouvement des Gilets jaunes a pris forme fin 2018 en opposition à une hausse de la taxation des carburants, à travers des rassemblements hebdomadaires autour des ronds-points, devenus emblématiques du mouvement, ainsi que des manifestations d'ampleur en milieu urbain. D'autres thématiques, comme la démocratie directe avec le «RIC» (référendum d'initiative citoyenne) ou le coût général de la vie, ont par la suite émergé. Le mouvement, notamment marqué par le nombre de blessés lors de heurts avec les forces de l'ordre en marge de certaines manifestations, a connu une forte mobilisation durant ses premiers mois, avant que la participation aux défilés ne diminue progressivement.

Au mois de novembre 2019, RT France a consacré un vaste dossier revenant sur les multiples enjeux liés à la mobilisation des Gilets jaunes, dont une chronologie interactive, en trois chapitres.