L’Espagne et Israël ont rejoint les pays réinstaurant des contrôles, dans leurs aéroports, pour les voyageurs en provenance de Chine. Le but de la mesure est de s'assurer qu'ils ne soient pas porteurs du virus du Covid-19.
«Il a été décidé d'ordonner aux compagnies aériennes étrangères d'accepter des citoyens étrangers sur un vol de la Chine vers Israël uniquement si ces derniers ont été testés (négatifs) au Covid», a indiqué ce 30 décembre, dans un communiqué, le nouveau ministre de la Santé israélien, Arié Dery.
Même son de cloche du côté de Madrid où la ministre de la Santé, Carolina Darias, a indiqué lors d’une brève conférence de presse qu'il serait demandé à ces voyageurs «une preuve qu'ils sont négatifs [...] ou un schéma complet de vaccination». La ministre n’a toutefois pas précisé quand cette disposition entrerait en vigueur.
Douloureux précédents
Cette décision du gouvernement de Pedro Sánchez fait suite à la levée des restrictions sanitaires par les autorités chinoises, qui s'est traduite par une explosion spectaculaire des cas de coronavirus en Chine.
Elle se produit également au lendemain d'une réunion informelle à Bruxelles convoquée par la Commission européenne afin d'organiser «une approche coordonnée» des Etats membres, mais qui n'a abouti à aucune décision dans un sens ou un autre.
De tous les pays membres de l'UE, l'Espagne est, après l'Italie, celui qui avait été le plus durement frappé en mars 2020 par la pandémie de Covid-19. Le gouvernement espagnol avait mis en place un confinement très strict qui avait profondément marqué la population.
Avant l'Espagne et Israël, l'Italie, les Etats-Unis, le Japon ou encore l'Inde avaient pris la décision ces dernières semaines d’exiger des tests PCR négatifs des passagers en provenance de Chine. «Le principal motif de préoccupation est [...] la possibilité que de nouveaux variants non contrôlés puissent apparaître en Chine», a affirmé Carolina Darias.
Agir de «manière coordonnée» et «avec célérité»
Elle a également affirmé que l'Espagne travaillait «pour la convocation d'une réunion de haut niveau de l'Union européenne» afin de mettre au point «une réponse politique intégrée à la crise», confirmant ainsi que Madrid attendait plus de la réunion de la veille à Bruxelles.
«Nous savons l'importance d'agir de manière coordonnée, mais aussi l'importance d'agir avec célérité», a poursuivi la ministre espagnole, en se référant à «la situation sanitaire de ce pays», qui avait payé un lourd tribut à la pandémie.
«Pour cette raison, nous allons souligner la nécessité de revoir les recommandations afin de solliciter le certificat Covid numérique ou l'équivalent [pour les] voyageurs en provenance de Chine», a ajouté Carolina Darias, précisant que l'Espagne souhaitait que cela soit fait «au niveau européen». Cette mesure constituerait «la meilleure garantie de sécurité pour tous», a-t-elle déclaré.
Une mesure «injustifiée», estime le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies
Dans un communiqué publié le 29 décembre, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) avait affirmé que l'introduction d'un dépistage obligatoire du Covid-19 au sein de l'Union européenne pour les voyageurs arrivant de Chine serait «injustifiée».
Les pays de l'UE «ont des niveaux d'immunisation et de vaccination relativement élevés» et «les variants circulant en Chine circulent déjà dans l'UE», avait expliqué le Centre, estimant qu'une telle mesure n'était pas nécessaire au niveau de l'UE dans son ensemble.
Le même jour, en France, la présidente du Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (Covars) avait estimé qu’il n’était pour l’heure pas nécessaire de réinstaurer de telles mesures. «Sur le plan scientifique, il n'y a pas à ce jour de raison de rétablir des contrôles particuliers aux frontières», avait ainsi déclaré l'immunologue Brigitte Autran sur Radio Classique.
En dépit de l'explosion du nombre de cas, les autorités chinoises ont annoncé qu'elles cesseraient le 8 janvier les quarantaines obligatoires à l'arrivée en Chine et autoriseraient de nouveau les Chinois à voyager à l'étranger, après trois ans d'isolement.
Lors du contrôle à l’aéroport de Milan d’un avion en provenance de Chine, le 26 décembre, la moitié des passagers ont été testés positifs au Covid.