Alors que, comme à l'accoutumée, le département de la Vendée a placardé sur des abribus de son territoire une représentation de la naissance de Jésus à l'approche de Noël, l'initiative a, cette année, suscité un vif débat en ligne autour de la laïcité.
A droite, plusieurs personnalités politiques ont défendu une campagne mettant en valeur l'héritage culturel du pays, particulièrement marqué dans le département. Des élus de gauche ont quant à eux imputé à la collectivité territoriale une entrave à la laïcité, dont un des principes consiste en la séparation des institutions publiques et des organisations religieuses.
Noël [est] d’abord une fête chrétienne qui appartient à notre héritage culturel commun
«Message à tous ceux qui reprochent au département de la Vendée d’afficher une crèche pour faire la promotion des événements de Noël : Noël n’est pas seulement une fête commerciale mais est d’abord une fête chrétienne qui appartient à notre héritage culturel commun», a par exemple estimé le sénateur LR de Vendée Bruno Retailleau, en partageant un cliché d'un abribus affichant une représentation de la Nativité, qui marque le début de l'ère chrétienne et dont les célébrations annuelles sont à l'origine de la fête de Noël.
Avis aux nouveaux Robespierre. Joyeux Noël, tant que nous sommes en France
«C'est moi qui ai décidé en 1989 d'apposer [cette représentation] sur les abribus le Noël vendéen. La Vendée est une vieille terre chrétienne qui a payé pour cela. Avis aux nouveaux Robespierre. Joyeux Noël, tant que nous sommes en France», a de son côté réagi le haut fonctionnaire Philippe de Villiers, ancien président du conseil général du département. L'ancien secrétaire d'Etat à la Culture réagissait ici à la publication du fonctionnaire Fayçal Jelil, un ancien délégué du préfet du Nord, indigné par l'initiative.
«Agence de pub de la chrétienté avec l'argent public», «provocation politique»...
Plus globalement, la mise en avant de cette représentation de la naissance de Jésus a suscité l'indignation de plusieurs personnalités politiques de gauche.
«La loi de 1905 actant la séparation des Églises et de l’État appartient aussi à notre héritage culturel commun. Tout comme la neutralité des services publics. Ces principes sont consubstantiels à notre idéal républicain. Respectons-les !», a par exemple écrit sur Twitter le sénateur communiste Pierre Ouzoulias.
«"La République ne reconnaît, ne subventionne, ni ne salarie aucun culte". Le département de Vendée n'a donc pas à se faire l'agence de pub de la chrétienté avec l'argent public !», a pour sa part estimé Matthias Tavel, député insoumis de la Loire-Atlantique.
«Le département de la Vendée outrepasse ostensiblement les règles de la laïcité. Personne dans l'administration ne peut ignorer la neutralité que lui impose la loi de 1905. Il s'agit donc d'une provocation politique !», a encore dénoncé son camarade Olivier Magré, suppléant de la députée insoumise de Loire-Atlantique Ségolène Amiot.
Cité par Le Figaro, le premier vice-président du conseil départemental de Vendée a réagi à la polémique, estimant qu'il ne fallait «pas céder face à des personnes qui soutiennent une conception totalitaire de la laïcité, en refusant toute référence picturale à un événement religieux».