Les oppositions n'ont pas été avares en cartons jaunes en commentant les images d'Emmanuel Macron tentant de réconforter Kylian Mbappé, d'abord sur la pelouse, puis sur le podium, après la finale de Coupe du monde perdue contre l'Argentine au Qatar le 18 décembre. Son discours devant une équipe de France rentrée au vestiaire, durant lequel il a remercié les joueurs pour leur parcours et pour «avoir fait rêver des millions de Français», a aussi été sifflé de tous côtés.
«Il ne faut pas politiser le sport», a ironisé sur Twitter l'insoumis Manuel Bompard, moquant la phrase prononcée au début du Mondial par Emmanuel Macron lui-même. L'écologiste Benjamin Lucas a quant à lui attribué au président le titre «de champion du monde de la gêne», à la suite de Sandrine Rousseau qui a évoqué la «gênance» des comportements présidentiels.
Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a pour sa part partagé un article du magazine So Foot intitulé «Macron, hors jeu sur toute la ligne», en qualifiant le soutien d'Emmanuel Macron d'«inopportun et malaisant».
«C'était un peu consternant de le voir hier s'accrocher comme un crampon à Mbappé», a ironisé le député du Rassemblement national Sébastien Chenu sur LCI, en déplorant une attitude «totalement ridicule» du chef de l'Etat selon lui.
«Trop, mal, insupportable, indécent…», a fustigé le journaliste Didier Maïsto à propos de l'accolade et du discours présidentiels. Il n'a pas mâché ses mots en qualifiant Emmanuel Macron d' «adolescent attardé et [de] pervers narcissique» qui ne représente selon lui «absolument pas la France», tout en notant que le peuple «a perdu sa capacité de discernement» puisqu'il a réélu le locataire de l'Elysée.
Pour l'économiste souverainiste Philippe Murer, qui a relayé la vidéo de l'intervention présidentielle face aux joueurs, Emmanuel Macron a procédé à une «récupération politicienne du sport» et adopté un comportement «déplacé et indigne d’un président de la République».
«Macron le "m'as-tu-vu"!», a également cinglé l'eurodéputé Reconquête Gilbert Collard.
«Macron a été unanimement considéré comme gênant, lourdingue, pas à sa place et grotesque», a résumé le souverainiste Florian Philippot, affirmant que le président «humilie la France en permanence». «Qu’il s’en aille ! Oust !», a-t-il réclamé.
BHL salue une «belle image» et une «défaite pleine de panache»
Prenant le total contrepied de cette avalanche de critiques, le philosophe Bernard-Henri Lévy s'est fendu d'un message précisant qu'il n'était pas fan de football et qu'il avait davantage la tête à l'Ukraine, mais qu'il avait cependant été ému par la «belle image» d'Emmanuel Macron réconfortant Kylian Mbappé. «L’un, thaumaturge, président des défaits et des tombés. L’autre, jeune héros plongé dans la colère d’Achille. Elle est romanesque, cette défaite pleine de panache», a salué un BHL très en verve.
A l'issue du match, le chef de l’Etat a également félicité l’Argentine pour sa victoire, et a indiqué souhaiter que Didier Deschamps reste le sélectionneur de l'équipe de France. «Je lui ai dit qu’il fallait qu’il poursuive», a-t-il confié aux journalistes.