Des perquisitions ont été menées le 13 décembre au siège parisien du cabinet de conseil McKinsey et à ceux du parti d'Emmanuel Macron Renaissance et de l'association de financement de Renaissance, a indiqué le 14 décembre le parquet national financier (PNF), confirmant une information du Parisien.
Ces perquisitions ont été conduites par les juges d'instruction dans le cadre de deux informations judiciaires ouvertes en octobre. L'une d'elles porte sur l'intervention des cabinets de conseil dans les campagnes électorales de 2017 et 2022 d'Emmanuel Macron, et l'autre sur le recours plus général de l'Etat à ces cabinets de conseil.
«McKinsey confirme la tenue le 13 décembre d'opérations de visite menées par un juge d'instruction au siège de McKinsey France à Paris», a indiqué le cabinet de conseil dans un communiqué, assurant «collaborer pleinement avec les autorités publiques, comme cela a toujours été le cas».
«Dans son communiqué du 24 novembre le PNF indiquait qu'il avait ouvert une information judiciaire sur les conditions d'intervention de cabinets de conseil dans les campagnes électorales de 2017 et 2022, suite à des plaintes d'élus et d'associations», a de son côté réagi auprès de l'AFP le porte-parole de Renaissance, Loïc Signor.
«Il est normal que la justice enquête de manière libre et indépendante pour faire toute la lumière sur cette question», a-t-il ajouté, précisant que le parti était à la disposition des juges «pour leur communiquer tout élément utile sur les campagnes mentionnées dans le cadre de leurs investigations».
Pendant la dernière campagne présidentielle, un rapport du Sénat avait suscité de vives polémiques sur l'utilisation des fonds publics au profit de ces cabinets et l'opposition avait réclamé une enquête sur l'éventuel favoritisme dont McKinsey aurait bénéficié de la part de la majorité macroniste.
Le rapport pointait aussi un possible montage fiscal des entités françaises de McKinsey, qui leur aurait permis de ne verser aucun impôt sur les sociétés entre 2011 et 2020.
Le 31 mars, le PNF avait ouvert une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale aggravée pour vérifier le bien-fondé de ces dernières accusations. Dans le cadre de cette enquête, une perquisition avait déjà été menée au siège français du cabinet le 24 mai.
Puis les 20 et 21 octobre, le PNF avait confié à des magistrats instructeurs une information judiciaire pour tenue non conforme de comptes de campagne et minoration d'éléments comptables dans un compte de campagne, et une autre pour favoritisme et recel de favoritisme.