Le 10 décembre au soir, des milliers de supporters du Maroc se sont rassemblés sur les Champs-Elysées, à Paris, pour célébrer la qualification historique de leur équipe pour les demi-finales de la Coupe du monde de football au Qatar.
Si la soirée a commencé dans une ambiance festive, des affrontements et des débordements ont ensuite éclaté entre certains supporters et les forces de l'ordre.
Les forces de l'ordre ont ainsi été ciblées par des tirs de mortiers d'artifice et des jets de projectiles, et ont répondu en faisant usage de gaz lacrymogène.
Un chantier a en outre été pillé par des individus qui s'en sont pris aux policiers.
Les forces de l'ordre ont mené plusieurs charges pour évacuer l'avenue et ont fait usage de leur matraque, notamment sur un homme au sol qui a été roué de coups de pied.
Une moto a également été incendiée.
Selon la préfecture de police de Paris citée par l'AFP, environ 20 000 personnes étaient présentes sur les Champs-Elysées. «En fin de soirée, vers 22h30, des groupes hostiles ont cherché l'affrontement avec les forces de l'ordre qui les ont systématiquement dispersés», a ajouté la même source.
Des deux côtés de l'avenue et aux croisements des rues, les forces de l'ordre étaient déployées, munies de casques et de boucliers anti-émeutes. La Préfecture de police avait annoncé que 1 220 policiers et gendarmes en civil et en tenue seraient mobilisés.
Vers minuit, 74 interpellations avaient eu lieu, principalement pour tirs de mortiers d'artifice et jets de projectiles. Le lendemain, dans la soirée du 11 décembre, les forces de l'ordre ont affirmé avoir procédé à 170 arrestations, dont 100 à Paris. Sur les 100 personnes interpellées, 80, dont 17 mineurs, ont été placées en garde à vue dans la capitale, a détaillé le parquet, pour «participation à un groupement, attroupement, violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique, rébellion, dégradations et détention d'explosifs».
Le ministère public a indiqué que concernant les 80 majeurs, 30 procédures avaient été classées sans suite et 13 gardes à vue étaient toujours en cours. Pour le reste, huit personnes ont fait l'objet de poursuites ou de rappels à la loi immédiats, douze seront reconvoquées ultérieurement pour se voir signifier des poursuites, des alternatives aux poursuites ou des rappels à la loi.
Des débordements avaient déjà eu lieu ces derniers jours, notamment à Paris mais également dans d'autres villes européennes dont Bruxelles, lors de précédentes victoires du Maroc.
Après avoir déjoué les pronostics pour se hisser en demi-finales du Mondial au Qatar, le Maroc rencontrera l'Equipe de France le 14 décembre pour une place en finale.