Face à la triple épidémie (Covid-19, grippe et bronchiolite) qui sévit en France et des messages de prévention qui ont du mal à passer, le gouvernement a appelé le 9 décembre les Français à un «sursaut» avant les fêtes de fin d'année, les enjoignant à se faire vacciner, remettre le masque dans les transports et à «respecter les gestes barrières».
Le ministre de la Santé François Braun a évoqué une «situation sérieuse» lors d'une conférence de presse organisée en fin de journée. Or, il a regretté que les ces appels «sont moins bien passés, ont moins bien été relayés» depuis quelques semaines.
Seulement «2,8 millions de personnes sont vaccinées contre le Covid-19 depuis début octobre, c'est bien moins que nos voisins européens», a affirmé le ministre, évoquant spécifiquement la campagne de rappel en cours. Du côté de la grippe, «9,9 millions de vaccins ont été vendus en officine», soit une baisse de 5% par rapport à 2021.
En conséquence, «les Français sont moins bien protégés cette année [...] j'en appelle solennellement à un sursaut de la vaccination», a-t-il déclaré.
Le ministre de la Santé en a aussi appelé «solennellement à la responsabilité» des directeurs d'Ehpad pour accélérer la vaccination contre le Covid-19 des résidents, dont un cinquième seulement sont vaccinés. «Le taux de protection contre le Covid est trop faible en Ehpad, comme dans la population générale, de l'ordre de 21% et 23% pour les plus de 80 ans», a précisé le ministre des Solidarités Jean-Christophe Combe. Les directeurs peuvent rendre le port du masque obligatoire en Ehpad, notamment en cas de cluster, a-t-il ajouté.
Le retour au masque obligatoire exclu
François Braun a exclu de rendre le masque obligatoire, comme le réclament nombre de soignants : «Il y a des gestes simples qui n'ont pas besoin d'un texte.»
Dans la matinée, le ministre avait déjà fait valoir, sur BFMTV et RMC, que tout le monde pouvait «se faire vacciner» avec un rappel anti-Covid, alors que la communication sur la vaccination de rappel de cet automne a été critiquée pour sa confusion.
Interrogé sur le refus de certains pharmaciens de vacciner des moins de 60 ans, le ministre a estimé que ce n'était «pas acceptable», tout en rappelant que les «plus fragiles» restaient les premiers ciblés. «Mais tout le monde peut se faire vacciner», a-t-il répété, jugeant ainsi «tout à fait normal» de se faire vacciner «si vous allez voir vos parents âgés pendant les fêtes».