France

Paris : en visite d'un camp de migrants déjà évacué deux fois, Hidalgo interpellée

La maire de Paris a été prise à partie alors qu'elle visitait un campement d'Afghans déjà évacué deux fois en six semaines dans la capitale française. Un militant associatif lui a notamment reproché son manque de «dialogue».

Ce 9 décembre, la maire de Paris Anne Hidalgo s'est rendue pour une courte visite dans un campement d'Afghans de la capitale, déjà évacué deux fois en six semaines. Présent sur place, le journaliste Clément Lanot a fait état d'une visite «expresse» d'une dizaine de minutes, composée d'un point presse «sans entrer dans le camp ni échanger avec les associations ou riverains», d'après le compte-rendu du journaliste.

Démantelé à deux reprises les 27 octobre et 17 novembre, ce campement situé dans le nord de la capitale, sous le métro aérien, à La Chapelle, est à nouveau occupé par environ 300 personnes, en majorité des Afghans.

Sur les lieux, Anne Hidalgo a dénoncé «une situation humanitaire qui n'est pas digne» et dénoncé une «inaction de l'Etat» pour mettre à l'abri les personnes dormant dans la rue. «Nous devons trouver des solutions, nous voulons les trouver aux côtés de l'Etat», a ajouté l'édile.

Mais sur place, la situation était particulièrement tendue et la maire de Paris a été prise pour cible, alors que de multiples campements sont apparus dans le quartier ces dernières années. 

Tarak Sassi, fondateur de l'association La Remontée, qui œuvre pour l'insertion et la réinsertion professionnelle, a ainsi tenté d'interpeller la maire, lui reprochant d'ignorer ses revendications. Alors qu'il l'appelait au «dialogue», Anne Hidalgo a quitté les lieux en voiture.

Au micro de l'agence vidéo Ruptly, le militant associatif a exprimé son point de vue : «Aujourd'hui on se retrouve avec un flot de réfugiés qu'on ne peut même pas aider alors qu'il y a des espaces ruraux éloignés où on peut les aider et les prendre en charge.»

Reprochant à la maire de Paris de s'«isoler» et de ne pas consulter les associations locales, Tarak Sassi a poursuivi : «Aujourd'hui tout ce qu'on a c'est une multiplication de marginaux, une multiplication d'ultraviolence, de drogue et de toxicomanes.»

Dans une autre séquence captée par les caméras des journalistes présents sur place, on peut par ailleurs entendre un individu interpeller Anne Hidalgo : «Vous êtes la honte de la France ! Vous êtes la honte de Paris ! On a mis deux siècles pour faire de Paris la plus belle ville du monde. En deux mandats, vous en avez fait la poubelle du monde ! C'est un scandale !»

«Nous reviendrons autant qu'il le faudra», a pour sa part assuré Anne Hidalgo sur Twitter après sa visite, soulignant «vouloir dire aux riverains» que son équipe était là «pour régler cette situation».