«Cela ne changerait rien au schmilblick» : interviewé dans Les 4 vérités, sur France 2, Olivier Veran a écarté le 17 novembre toute réintégration des soignants non vaccinés pour faire face à la crise de l’hôpital. Alors que la pénurie de personnel perdure dans les services hospitaliers à l’approche de l’hiver, ces derniers sont en effet mis à rude épreuve par une épidémie précoce de bronchiolite. Malgré un recul, l’infection virale respiratoire représentait la moitié des hospitalisations d’enfants de moins de deux ans, la semaine du 7 au 13 novembre, selon les données de Santé publique France.
«J’en étais resté, il y a plus de six mois, à soixante-dix ou quatre-vingts médecins plus pharmaciens cumulés qui avaient démissionné en disant que c’était en raison de la vaccination», affirme l’ex-ministre de la Santé. «Certains ont été réintégrés depuis et d’autres sont partis pour d’autres raisons. Cela ne changerait rien» à l’offre médicale, poursuit-il.
Mi-juillet, réitérant «l’intérêt de la vaccination des soignants», Olivier Véran avait donné des chiffres «confirmés récemment par la Fédération hospitalière de France» concernant les suspensions toujours en vigueur. En l’occurrence 600 infirmières «sur l’ensemble du parc hospitalier public et privé», 100 dans les Ephad ainsi que 75 médecins et pharmaciens «sur 85 000 qui exercent» avait insisté le nouveau porte-parole du gouvernement. Des chiffres trop faibles, selon lui, pour affecter le fonctionnement de l’hôpital.
«C’est peanuts», dit le ministre de la Santé
«Si vous posez la question aux soignants hospitaliers, ils ne sont pas forcément férus de l’idée que leurs collègues non vaccinés reviennent travailler avec eux. Et les autorités sanitaires et scientifiques estiment que c’est trop dangereux», justifie encore, sur France 2, Olivier Véran. Un argument également avancé par son successeur à la Santé, François Braun, qui le 8 novembre lors d’une conférence de presse de l'Association des journalistes de l'information sociale évoquait «des réactions extrêmement fermes des soignants vaccinés pour la non-réintégration de leurs collègues».
La réintégration des soignants non vaccinés, en métropole «c’est peanuts» avait balayé le ministre, bien qu’il ait saisi à nouveau la HAS sur la question après l’annonce de Rome fin octobre de la réintégration des infirmières, dentistes et médecins non vaccinés. Une mesure qui, selon le chef du gouvernement italien Giorgia Meloni, viserait à permettre à 4 000 soignants de reprendre le travail. Déjà saisie en juillet sur le même sujet, la HAS s’était prononcée quelques jours plus tard en faveur du maintien de l’obligation vaccinale des personnels soignants.