Sur son blog le 26 octobre, Jean-Luc Mélenchon prend la plume et rebondit sur les récents propos dans Le Figaro du chef de file des sénateurs Les Républicains (LR), Bruno Retailleau.
Celui-ci assure que son parti présentera durant le quinquennat une motion de censure. «Nous connaissons le jour et l'heure de la chute du gouvernement Borne et de la dissolution si nous en croyons les déclarations du président du groupe LR au Sénat», en déduit Jean-Luc Mélenchon, dans un article intitulé «Macron : la chute est programmée !».
«Si vous déposez une motion de censure c’est pour la voir votée, j’en suis certain. Pas pour faire la comédie, n’est-ce pas ?», interpelle le leader Insoumis (LFI) qui donne au passage des conseils aux LR pour faire tomber l'exécutif : «Regardez comment font les députés Nupes ! Leur texte ne comporte pas de mentions répulsives pour vous. Leurs arguments sont concentrés sur des références en défense de la démocratie parlementaire foulée au pied par les macronistes. Vous auriez pu la voter comme l’ont fait les [députés du Rassemblement national] à l’Assemblée.»
Jean-Luc Mélenchon fait ainsi référence à la dernière motion de censure présentée par la Nupes, votée par le Rassemblement national (RN) et qui a échoué de 50 voix – Les Républicains refusant de la voter.
«Les Républicains sont eux, et eux seuls, responsables de la durée du gouvernement Borne et du pouvoir de Macron. Comme on l'a vu avec le résultat du vote de notre motion de censure lundi 24 octobre», accuse-t-il, en poursuivant avec des préconisations : «Evitez de mettre des horreurs xénophobes et des délires libéraux dans votre motion, tenez-vous-en à la défense des droits du Parlement et vous aurez une très grande chance de convaincre les autres oppositions de voter avec vous. Le gouvernement a prévu au total quinze 49.3. Prenez votre élan, retenez votre souffle : hop ! Un moment de gloire est à votre portée dans l’intérêt du pays.»
«Oui, le pouvoir macroniste existe et dure grâce à vous. Le RN va encore vous tondre un peu grâce à cela», prévient l'ancien candidat LFI à la présidentielle. «Et maintenant toute la France connait le jour la date et l’heure de la fin du gouvernement Borne : celui ou Les Républicains le voudront enfin», conclut-il l'argumentaire.
Chez LR, la peur d'un suicide politique
Dans Le Figaro, Bruno Retailleau estime cependant que son parti est encore dans un «moment de faiblesse» et qu'il préfère avant toute chose «redéfinir un nouveau logiciel», pour ne pas se faire «hara-kiri» en cas de dissolution.
L'élu de Vendée présage qu'un vote favorable sur une motion de censure provoquerait une dissolution, dont les macronistes ressortiraient avec une majorité relative. «On n'aurait pas avancé d'un iota», pense-t-il. Reste que Bruno Retailleau estime que les LR «devront, au cours de ce quinquennat, déposer une motion de censure».
Le 24 octobre, trois motions ont été rejetées, deux avaient été déposées par la Nupes, une par le groupe RN.