Après l’aéroport du Bourget, Extinction Rebellion (XR) s’invite au Salon de l’auto. La grand-messe motorisée de la capitale a en effet été ciblée le 21 octobre par une opération coup de poing de l’association altermondialiste. Brandissant une banderole «salon de l’auto-destruction», une dizaine d’activistes climatiques se sont collés les mains à des «voitures d’exception» qu’ils avaient badigeonnées de mazout.
Au-delà de l’impact climatique du secteur automobile «responsable à lui seul de 15% des émissions de gaz à effet de serre» dans l’Hexagone, l’association altermondialiste entendait également dénoncer l’onéreuse «illusion» du modèle de la voiture individuelle. «Le coût d'une voiture est de 350€ par mois», assure-t-elle dans une série de tweets, ajoutant : «13,3 millions de Français.es sont en situation de précarité mobilité, il faut développer la plus grande variété de transports en commun.»
L’association termine son fil sur une dénonciation de la «criminalisation» des «lanceurs.ses d’alerte», suite à l’interpellation de ses membres, regrettant que les «criminels climatiques» puissent «dormir sur leurs deux oreilles.»
Les voitures dégradées étaient présentées au profit d’une œuvre caritative
Durant leur action, les activistes ont été copieusement hués pour la foule. Il faut dire que le stand ciblé n’avait rien d’anodin. Les «voitures d’exception» qui y sont exposées ont en effet été prêtées par un particulier en vue de récolter des dons pour la fondation Perce-Neige, qui intervient auprès des déficients mentaux. L'accès au stand était ainsi payant.
Depuis plusieurs semaines, les opérations coup de poing se multiplient en Europe occidentale. Parmi elles, un jet de soupe sur les Tournesols de Van Gogh à la National Gallery de Londres le 14 octobre. Une action pour alerter sur l'inaction climatique, fortement médiatisée, loin de faire l’unanimité. «Le climat mérite mieux que cette caricature imbécile», avait notamment réagi l’eurodéputé Yannick Jadot, l'une des figures politiques de la mouvance écologiste en France.
Quelques jours plus tôt, à Melbourne, deux militants d'Extinction Rebellion s'étaient collés la main à un Picasso. L'association s'était aussi illustrée fin septembre en France, après une fin d’été émaillée par les polémiques autour des jets privés, en bloquant plusieurs heures durant l’entrée d’un terminal de l’aéroport parisien du Bourget. Une action, là encore, purement symbolique, dans la mesure où l’opération n’avait pas entravé le ballet des avions d'affaires.