Alors que la France est toujours confrontée à des difficultés d'approvisionnement en carburant en raison de grèves dans plusieurs raffineries, Marine Le Pen a estimé ce 16 septembre que le gouvernement aurait dû «anticiper» la crise.
Il aurait dû imposer à Total. Imposer à Total une négociation salariale
«Le gouvernement a eu tort, il n'a pas anticipé, il aurait dû imposer à Total une négociation salariale», a-t-elle estimé. Quant à savoir comment le gouvernement aurait pu faire pression, le chef de file du Rassemblement national a expliqué qu'il y avait des moyens de pression, comme une «taxation plus importante des superprofits» que celle envisagée. «Croyez-moi, il y a un certain nombre d'entreprises comme Total qui entendent très bien ce discours-là», a-t-elle ajouté.
«Vous comprendrez aisément qu'on ne va pas rentrer dans une situation où c'est le président de la République qui va faire les négociations salariales chez Esso ou Total parce que là, on va partir cul par-dessus tête», s'était agacé Emmanuel Macron le 10 octobre au début de la crise. Il avait alors déclaré que l'Etat avait «eu raison» de «mettre la pression sur tous les acteurs» pour trouver un accord sur les salaires.
Entre le 14 et le 15 octobre, un accord a été conclu entre les deux syndicats majoritaires (CFDT et CFE-CGC) et la direction de TotalEnergies pour une hausse de salaire de 7%, dont 5% d'augmentation générale plus une part individuelle qui pourra différer selon les personnes. Il prévoit en outre une prime d'un mois de salaire, avec un plancher de 3 000 euros et un plafond de 6 000 euros. Mais la CGT continue de demander 10% d'augmentation correspondant à «l'inflation plus le partage des richesses».
Réquisition : «C'est la mauvaise solution parce que toutes les autres solutions n'ont pas été mises en œuvre»
Marine Le Pen a par ailleurs jugé que la réquisition de personnels décidée par l'exécutif était pour l'instant la «seule solution» pour permettre aux Français de s'approvisionner en carburant. «C'est la mauvaise solution parce que toutes les autres solutions n'ont pas été mises en œuvre», a-t-elle conclu.
En France, la situation était meilleure ce 16 octobre avec 27,3% des stations-service jugées «en difficulté» (c'est-à-dire en rupture de stock sur au moins un produit), en légère baisse par rapport à la veille. Par contre, dans la région Île-de-France, la situation s'était aggravée avec 39,9% des stations impactées.
Les blocages se poursuivent sur plusieurs sites, même si les grévistes de la CGT permettent des livraisons au compte-goutte. Quant aux réquisitions du gouvernement, le ministre des Comptes publics Gabriel Attal a déclaré au «grand rendez-vous» d'Europe1/CNews/Les Echos qu'elles mettront plusieurs jours à être perceptibles pour les Français.