Le blocus du lycée Joliot Curie de Nanterre le 11 octobre a dégénéré en affrontement entre forces de l'ordre et lycéens.
Suite à la grève reconductible des enseignants et des rassemblements des élèves «pour réclamer le rétablissement de l’aide aux devoirs, la levée de l’interdiction pour les tenues amples, type abayas, perçus comme des vêtements à connotation religieuse et pour soutenir leur professeur de mathématiques Kai Terada» (suspendu et muté le 10 octobre en raison notamment de comportements pouvant «excéder le cadre du mandat syndical» de l'enseignant, la police a été dépêchée à la demande de l’Education nationale pour éviter un second jour de blocage dans l'établissement, rapporte Le Parisien.
Deux policiers ont été blessés, a fait savoir le préfet : «Suite à la tentative de blocage du lycée Joliot-Curie de Nanterre, un dispositif coordonné a été mis en place avec l’Education nationale, afin d’assurer le libre-accès au lycée des 1600 élèves, des équipes pédagogiques et du personnel administratif, poursuit le représentant de l’Etat. Les forces de l’ordre ont alors été prises à partie par plusieurs individus.»
Ce deuxième jour de blocage consécutif a vite tourné au vinaigre. Dès 7h30 le 11 octobre, les élèves étaient réunis pour manifester. Les forces de l'ordre ont commencé les fouilles et la situation s'est envenimée.
Projectiles et mortiers contre gaz lacrymogènes et LBD
Les enseignants estiment que la présence policière «massive» a contribué «à tendre la situation» et se sont dits «choqués» par la «disproportion entre les moyens policiers déployés et la réalité d’un blocus pacifique d’adolescents devant leur établissement scolaire».
Plus de 150 étudiants auraient participé à ce rassemblement devant le lycée Joliot Curie. Au total 14 jeunes ont été interpellés et placés en garde à vue pour jet de projectiles et tirs de mortiers sur les forces de l'ordre, ayant fait deux blessés du côté des fonctionnaires. La police a répliqué en faisant usage de gaz lacrymogène et a tiré trois coups de LBD.
Parmi les jeunes interpellés, 10 font partie de l'établissement et ont entre 15 et 17 ans, les quatre autres ne sont pas des élèves du lycée rapporte Le Parisien. Dans la soirée, les parents des élèves mis en garde à vue se sont rassemblés devant le commissariat. La député de la Nupes Sabrina Sebaihi était également sur place.
Le maire de Nanterre Patrick Jarry et le préfet des Hauts-de-Seine ont appelé au calme après cette journée d'affrontements.