Le ton est plus sérieux qu'à l'accoutumée : après avoir moqué à plusieurs reprises Emmanuel Macron sur la crise énergétique en suggérant aux Français de débrancher leur frigo vide ou d'aller prendre leur douche à l'Elysée, l'ex-publicitaire Michel-Ange Flori a publié le 11 octobre a affiché sa nouvelle création. Celle-ci représente la jauge d'un réservoir de carburant quasiment à sec, accompagnée du message : «Essence, gaz, électricité, Macron nous fait payer l'addition».
«Comme prévu, c’est nous qui payons la guerre», a ajouté Michel-Ange Flori dans un tweet, reliant ainsi directement la flambée des prix des énergies au conflit ukrainien et à l'implication de la France dans ce dernier.
Cette nouvelle création intervient en pleine pénurie de carburants, alors que le conflit dans les raffineries de TotalEnergies et d'ExxonMobil se poursuit, malgré l'annonce faite le 11 octobre par Elisabeth Borne de procéder à des réquisitions de grévistes pour mettre un terme aux «blocages». Les pénuries ont atteint un niveau suffisamment critique pour susciter une alerte sur des risques d'arrêt de la chaîne d'approvisionnement alimentaire de la part des professionnels du secteur.
Plus largement, l'affiche fait écho à la situation de crise énergétique qui frappe l'ensemble du continent européen et face à laquelle Emmanuel Macron a appelé les Français à faire preuve de sobriété, notamment en réduisant la climatisation ou le chauffage, tandis que le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a préconisé le port de cols roulés dans le cadre des économies d'énergie souhaitées par le gouvernement.
Les créations de Michel-Ange Flori lui ont déjà valu des condamnations, notamment pour injure publique. En juin 2019 par exemple, il a été condamné à payer 32 000 euros à la chaîne télévisée BFMTV après avoir placardé dans la ville de Toulon des affiches reprenant un visuel de mai 68 sur lequel avait été ajoutée la phrase : «La police vous parle tous les jours sur BFMTV.» Près de deux ans plus tard, le tribunal correctionnel de Toulon a requis 10 000 euros d'amende contre l'afficheur pour avoir publié des affiches représentant le chef d'Etat français grimé en Hitler.