France

«Le bâton contre le peuple», la gauche fustige les réquisitions annoncées par Elisabeth Borne

La décision d'Elisabeth Borne de réquisitionner le personnel de raffineries pour enrayer la crise des carburants a entraîné la colère de la gauche. Certains députés de la Nupes critiquent notamment les accointances entre l'Etat et le patronat.

La décision du Premier ministre Elisabeth Borne provoque l'ire de la gauche. Alors que le mouvement de grève est reconduit chez les syndicats de TotalEnergies et Esso-ExxonMobil, le chef de l'exécutif a annoncé dans la même journée «la réquisition des personnels indispensables au fonctionnement des dépôts» d'Esso-ExxonMobil.

Une décision gouvernementale pas du goût de la gauche. Sans surprise, le député de la France insoumise (LFI) François Ruffin a taclé le président français sur son compte twitter. «Macron et son gouvernement réquisitionnent plus vite les salariés que les super-dividendes versés», commente-t-il.

Même son de cloche chez Raquel Garrido, députée dans la 5e circonscription de la Seine-Saint-Denis, sous la bannière de la Nupes, qui affirme que «les grévistes raffineurs sont dans leur bon droit» en ajoutant que cette décision de l'exécutif est «une honte».

La présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale Mathilde Panot ne manque pas de critiquer le Premier ministre. «Sens des priorités d'Elisabeth Borne : le bâton contre le peuple, les réquisitions pour les patrons», reproche-t-elle sur son compte twitter. 

Manon Aubry, présidente du groupe de la gauche au Parlement européen, regrette que le gouvernement s'attaque «encore une fois, aux plus faibles».

Le vice-président du groupe LFI à l'Assemblée Alexis Corbière s'en prend également à Elisabeth Borne qui «fait le choix de la Direction contre les salariés». Le député insoumis Louis Boyard fustige la décision de réquisitionner le personnel des raffineries : «Après avoir mutilé des gilets jaunes, tabassé des lycéens, ils interdisent la grève. Tout ça pour quoi ? Pour protéger les multinationales de la pétrochimie qui se gavent de superprofits.»

Le cheminot et membre du parti communiste Révolution permanente Anisse Kazib juge que l'Etat et le patronat sont «main dans la main pour briser une lutte pour les salaires».