France

La sphère politique en émoi après l'agression d'un homme de 92 ans par un toxicomane à Paris

«Inqualifiable», «incivilisation», «personne n'est en sécurité», «situation catastrophique» : l'agression à son domicile d'une personne âgée par un toxicomane près de la Porte de la Villette à Paris a beaucoup fait réagir le monde politique.

Les faits datent du 9 septembre dernier, mais les voici qui sont remontés à la surface. Dans le XIXe arrondissement de Paris, un homme de 92 ans a été agressé par un toxicomane dans le hall de son immeuble. L'agresseur avait suivi sa victime qui rentrait à son domicile avant de le faire chuter, de le frapper à plusieurs reprises, de lui voler son portefeuille et son téléphone, avant de prendre la fuite.

Le fils du nonagénaire a souhaité témoigner dans les colonnes du Parisien le 2 octobre afin de médiatiser l'affaire, expliquant que son père était «resté deux jours aux urgences, avec son pronostic vital engagé». Toujours hospitalisé, la victime souffre de deux fractures du bassin, avec hémorragie interne. «Je ne sais pas s’il va s’en relever. Il va finir sa vie assisté. C’est exactement ce qu’il ne voulait pas», a expliqué son fils au quotidien.

Le suspect est en détention provisoire

Grâce à l'exploitation des caméras de vidéoprotection de la résidence, l'auteur présumé des faits, filmé en train de revenir vers le camp de toxicomanes près de la Porte de la Villette après l'agression, a été interpellée. Placé en garde à vue et incarcéré, il a reconnu les faits et a été placé en détention provisoire.

Dans la foulée de sa médiatisation, l'affaire a fait réagir la sphère politique, et au-delà, notamment grâce au mot-clef #justicepourjeanbaptiste. «Ces personnes n’ont rien à faire dans nos rues, ils sont dangereux pour la société et doivent être internées dans des centres spécialisés», a ainsi jugé le député Eric Ciotti, jugeant l'agression «inqualifiable».

«Toxicomane ou pas, attaquer un homme de 92 ans montre le degré de civilisation ou d'"incivilisation" dans lequel nous nous trouvons», a de son côté martelé l'avocat proche d'Eric Zemmour Gilles-William Goldnadel.

Le délégué départemental du Rassemblement national de Seine-Saint-Denis Sébastien Jolivet a quant à lui fait remarquer que le toxicomane venait d'un «campement installé il y a huit mois par Monsieur [Gérald] Darmanin et le préfet».

L'eurodéputé Reconquête ! Jérôme Rivière avait estimé fin septembre après avoir pris connaissance de l'affaire que «personne n’est en sécurité dans la France de Macron, Darmanin et Dupond-Moretti».

A n'en pas douter, l'exaspération s'accumule face à la consommation du crack dans la capitale. «Cela fait un an que cette situation catastrophique et inhumaine dure et empire jour après jour. Quand le préfet Nuñez se décidera-t-il à agir ?», s'était de son côté interrogé le député de La France insoumise Bastien Lachaud.

L'association Villette Village, qui défend les droits et intérêts des riverains et des commerçants Porte de la Villette s'est quant à elle demandé «combien de victimes collatérales du crack» y allait-il encore avoir dans le quartier. Sous entendu : avant une véritable solution de la part des pouvoirs publics.