France

Avant une visite de Macron à Pau, la police confisque des pancartes chez des particuliers

Des Palois avaient brandi des petites pancartes à leur balcon, s'inquiétant pour leur retraite et leur avenir. Les forces de l'ordre sont intervenues et ont interdit leur affichage, alors qu'Emmanuel Macron était attendu à proximité.

«Je veux pouvoir partir en retraite avant l'effondrement climatique (et c'est pas gagné)» : tel était le message inscrit sur une des petites affiches d'habitants de Pau, brandie à la fenêtre de leur appartement ce 30 septembre.

Une affiche sans insulte qui n'a pas été du goût des forces de l'ordre, qui ont procédé à sa confiscation. La République des Pyrénées, qui a relayé l'information, souligne qu'Emmanuel Macron était en effet «attendu [dans le quartier] pour inaugurer le nouveau pôle culturel de la place».

Le quotidien note qu'une deuxième pancarte – elle aussi enlevée – affirmait : «Tout va bien dans le meilleur des mondes… Ou 1984, je ne sais plus.» Le meilleur des monde et 1984 sont des œuvres littéraires, dont le cœur du récit est une dystopie.

Un couple a témoigné auprès du journal : «Les policiers ont menacé de défoncer la porte [...] Ils ont dit "si vous gueulez, on vous emmène".»

Trois policiers auraient relevé l'identité du couple et seraient restés dans l'appartement, le temps qu'Emmanuel Macron fasse la visite du pôle culturel du quartier du Foirail, dans la ville dirigé par son allié politique François Bayrou.

L'intervention s'est déroulée «dans le cadre du périmètre de protection établi par arrêté préfectoral» se sont défendus la préfecture et le patron de la police départementale, ce dernier précisant auprès du quotidien pyrénéen : «Ce n’est pas l’interdiction de manifester sur la voie publique qui a justifié l’intervention, mais la protection de la personnalité du chef de l’Etat. A partir du moment où on a des personnes, qui, depuis leur balcon, affichent des slogans revendicatifs, il fallait qu’on s’assure qu’elles n’ont pas de velléité de s’en prendre au chef de l’État, ou à la foule, aussi près du lieu de dépose du président.»