France

Salaires, inflation, retraites : journée de mobilisation dans tout l'Hexagone (EN CONTINU)

Près de 200 rassemblements sont prévus dans le pays à l'appel des syndicats CGT, FSU et Solidaires et d'organisations de jeunesse, pour réclamer des hausses de salaires et lancer un avertissement au gouvernement, désireux de réformer les retraites.

Jeudi 29 septembre

Suivez en direct la manifestation parisienne pour l'augmentation des salaires

Parmi les autres chiffres : plusieurs centaines de manifestants à Strasbourg (police), entre 1 600 (préfecture) et 3 500 (CGT) à Caen, entre 3 500 (police) et 8 500 (syndicats) au Havre et à Rouen entre 1 870 (préfecture) et 3 500 (CGT).

Le cortège parisien est près du Boulevard Saint-Michel, dans le calme.

Mais les vitrines de deux enseignes d'assurance et de banque ont tout de même été dégradées voire brisées.

L'AFP a comptabilisé un millier de manifestants sur l'île de la Réunion, dans les rues de Saint-Denis (nord de l'île) et à Saint-Pierre (sud de l'île).

A Dijon, «environ 1 200 manifestants défilent dans le centre-ville», d'après Le Bien public.

Présent dans le cortège parisien et interviewé par L'Humanité, le député communiste Fabien Roussel a évoqué «la première grande mobilisation pour la hausse des salaires [...] face à la vie chère».

500 manifestants sont mobilisés à Alençon (Orne), d'après une journaliste de l'Orne hebdo.

La manifestation débute à Paris.

500 personnes sont mobilisées dans la rue à Belfort, selon L'Est Républicain.

A Besançon, 770 personnes ont manifesté sous la pluie, selon les organisateurs et la police.

A Nantes, ils étaient environ 4 500 manifestants, selon la CGT et 3 200, selon la police, avec de nombreuses professions représentées : soignants, enseignants, cheminots... Sur la banderole de tête on pouvait lire en slogan : «Augmentez nos salaires, pas la misère.» Certains manifestants scandaient : «La précarité n'est pas un métier, ne perdons pas notre vie à la gagner.»

Ouest France indique que «plusieurs milliers de personnes défilent» à Rennes.

200 à 250 manifestants à Laval en Mayenne, d'après France bleu.

La Nouvelle République constate «beaucoup de monde et de bruit devant la mairie» de Niort.

La tour Eiffel sera fermée au public ce 29 septembre en raison de la grève.

Côté transports, trois syndicats sur quatre, y compris la CFDT-Cheminots, ont appelé à la grève à la SNCF. La CGT cheminots a revendiqué «un cheminot sur trois en grève». Des perturbations étaient attendues sur les lignes TER, Transilien en Ile-de-France, Intercités et Ouigo mais les TGV Inoui devaient rouler quasiment normalement.

Le ministère de l'Education nationale a fait état à la mi-journée d'un taux de participation au mouvement social de 11,01% chez les enseignants.

Plusieurs milliers de personnes (4 300 selon la police) ont manifesté dans la matinée à Marseille. Le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a fait une rapide apparition au début de la manifestation avant de repartir sans faire de déclaration.

Un journaliste de La Charente libre, comptabilise «environ 700 mobilisés» à Angoulême.

Le syndicat enseignant (Snes) affirme que sa mobilisation au Mans (Sarthe) est un «succès».

Ouest France note que les manifestants «sont désormais des milliers» dans les rues de Brest.

Un millier de personnes prennent part à la manifestation à Lorient, d'après Le Télégramme.

France 3 dénombre 1 200 personnes à Pau, constatant «beaucoup de salariés des secteurs publics : éducation, hôpital, collectivités, aide à la personne».

Le Télégramme annonce une centaine de manifestants à Pontivy (Morbihan).

Selon la CGT, 900 manifestants se sont mobilisés dans le cortège de Dieppe (Seine-Maritime).

Selon L'indépendant, près de 2 000 manifestants sont rassemblés à Perpignan ce matin.

Un rassemblement a débuté ce 29 septembre dans la matinée à Rouen (Normandie).

Les syndicats CGT, FSU et Solidaires, ainsi que quatre organisations de jeunesse dont l'Unef, ont appelé à une journée de grève interprofessionnelle ce 29 septembre. Les organisateurs ont choisi pour mot d'ordre central l'augmentation des salaires, des bourses et des minima sociaux, alors que l'inflation avoisine les 6% et que les prix de l'énergie flambent.

Plus de 200 rassemblements sont prévus, dont une manifestation dans la capitale qui partira de la place Denfert-Rochereau à 14h en direction de Bastille, les cortèges syndicaux devant s'élancer dès la matinée à Marseille, Lyon, Nantes, Bordeaux ou encore Caen. La CFDT ne s'associe pas à cette journée d'action, tandis que seule une dizaine d'unions départementales FO (Force ouvrière) appellent  à manifester. En revanche, les partis de gauche membres de la Nupes, ainsi que le Nouveau parti anticapitaliste et Lutte ouvrière ont apporté leur soutien.

Parmi les secteurs mobilisés figurent les transports, avec l'appel à la grève de trois syndicats sur quatre à la SNCF, y compris la CFDT-Cheminots, tandis que la RATP a annoncé des perturbations du trafic des métros et bus en raison de la mobilisation. Les personnels de l'Education nationale, confrontée à une grave crise de recrutement, défileront également. Selon selon le Snuipp-FSU, premier syndicat du premier degré, la participation s’annonce assez élevée dans le primaire, avec près de 20% de grévistes.

Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a indiqué le 27 septembre qu’il s'attendait à une mobilisation «largement supérieure à celles de janvier et mars», constatant qu'il y avait «des appels à la grève dans de nombreuses professions». Les revendications salariales ont en effet tendance à se multiplier dans une série de secteurs, qu'il s'agisse de l'automobile avec des débrayages chez Stellantis, ou encore de l'industrie pétrolière : les salariés de Total sont ainsi en grève depuis trois jours, ayant emboîté le pas à un mouvement très suivi au sein d'ExxonMobil.

De la même manière, les entrepôts et supermarchés du groupe Carrefour ont connu des grèves au cours de la semaine précédente, la CGT appelant les salariés à se joindre au mouvement du 29 septembre et d'aller même jusqu’au 30 septembre. Dans les différents cas, la concomitance entre l'annonce de bénéfices considérables par les entreprises et des propositions de primes ou d'augmentations jugées insuffisantes ont déclenché la colère des salariés, alimentées dans certains cas par le versement de dividendes confortables aux actionnaires. Selon une étude du cabinet Deloitte publiée fin août, les salaires de base ont certes connu une hausse médiane de 2,5% en 2022, mais, comme le soulignait La Croix, ces augmentations «restent toutefois très en dessous de l’inflation, mesurée à +5,8% sur un an».

Une mobilisation en forme d'avertissement au gouvernement sur la réforme des retraites

A ce mot d'ordre central de l'augmentation des salaires s'ajoute le dossier sensible de la réforme des retraites, qu'Emmanuel Macron souhaite impérativement voir entrer en vigueur d'ici l'été 2023. Après les nombreuses hésitations et divisions qui ont émergé au sein de la majorité sur la méthode à employer, la Premier ministre Elisabeth Borne a annoncé ce 29 septembre que le gouvernement allait ouvrir un «nouveau cycle de concertations» en vue d'adopter un projet de loi «avant la fin de l'hiver». Dans ce dossier, les syndicats sont prêts à faire bloc pour rejeter la réforme, qui prévoit un report progressif de l'âge de départ à la retraite pour viser les 65 ans. Les organisations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires et Unsa) doivent ainsi se retrouver au siège de l'Unsa le 3 octobre, et pourraient alors décider d'une nouvelle journée de mobilisation, unitaire cette fois.