Une enseignante d'un lycée de Caen a été attaqué au couteau par un élève de 15 ans qui l'a blessée au cou dans la matinée du 13 septembre.
«Ce matin vers 11h15 un élève du lycée Malherbe a, pendant une interclasse, porté un coup de couteau à un professeur de l’établissement, chargé de sa classe. Le professeur a été atteint à la gorge mais ses jours ne sont pas en danger. Elle est prise en charge pour suturation de la plaie», selon un communiqué du parquet de Caen diffusé à la mi-journée.
«La garde à vue se poursuit. Il s’agit d’un élève jusqu’à présent sans histoires. Le geste reste inexpliqué. Un examen psychiatrique est programmé [le 14 septembre]», a ajouté en fin de journée la procureure de la République de Caen Amélie Cladière dans un second communiqué.
Le lycée Malherbe est un établissement réputé calme selon l'AFP, proche du centre de Caen, qui compte 2 100 élèves, classes préparatoires incluses. «Les témoins n’ont pas fait état d’une altercation, ni d’aucun incident entre cet élève et ce professeur depuis le début de l’année», ajoute le parquet.
Selon Bertrand Buffetti, secrétaire académique du SNES Normandie, «c'est un élève de seconde scolarisé dans le lycée mais qui n'avait pas cette enseignante» comme professeur. Selon lui, la victime est une enseignante «agrégée, en fin de carrière». Une telle agression, «c’est quelque chose d’excessivement rare d’une façon générale mais, dans l’agglomération caennaise et à plus forte raison au lycée Malherbe, c’est quelque chose qui nous laisse un petit peu stupéfait», a ajouté Bertrand Buffetti.
Les lycéens interrogés par l'AFP devant l'établissement ne l'étaient pas moins et exprimaient leur empathie pour cette enseignante, «bonne prof», qu'ils décrivent comme rigoureuse dans son travail. «Moi j’étais dans les quelques salles qui étaient à côté [de l'endroit où s'est passée l'agression], la police est rentrée armée pour demander s'il y avait un intrus. C’est comme ça qu’on a su», a confié à l'agence de presse Léa, une élève de première, témoignant de sa peur et de son choc sur le moment. «C'était le choc. Il y avait des profs et des élèves qui pleuraient», a ajouté un peu plus loin Emma, 17 ans.
«Ensauvagement de l'école»
En déplacement aux Sables-d'Olonne, le ministre de l'Education nationale Pap Ndiaye a affirmé qu'il allait se rendre au lycée Malherbe «dès que possible dans les jours à venir». «J’ai appris avec beaucoup d’émotion l’agression dont une professeure de Lettres a été victime au lycée Malherbe de Caen aujourd’hui. Je tiens bien entendu à lui exprimer toute ma sympathie, toute mon empathie. Et au-delà [...] à exprimer également mon empathie à l’égard de l’ensemble de la communauté éducative du lycée Malherbe», a-t-il déclaré dans un communiqué.
«[Le ministre] réaffirme sa solidarité et son soutien envers tous les enseignants et rappelle qu’aucune menace ou agression, physique ou verbale à leur encontre ne peut être tolérée», a-t-il ajouté en fin de journée.
Chez certains de ses adversaires politiques de droite, c'est pourtant la responsabilité de l'Education nationale et de l'exécutif qui est, en filigrane, pointée du doigt. L'eurodéputé de Reconquête! Jérôme Rivière critique ainsi «la rentrée des classes dans la France de Macron, gérée par Darmanin, dans un lycée de Pap Ndiaye».
«L'ensauvagement de l'école met nos enfants et nos enseignants en danger. Mes pensées vont vers cette dame», a pour sa part réagi le président de Reconquête! Eric Zemmour.
Pour l'euro député Gilbert Collard, l'école de la République est devenue «un coupe-gorge».
Le député LR Eric Ciotti a pour sa part apporté son soutien et souhaité un prompt rétablissement à l'enseignante.