«Oui des traîtres, c'est un mot qu'on n'utilise pas tous les jours : des traîtres.» C'est en ces termes que, le 6 septembre à l'antenne de LCI, l'éditorialiste Jean-Michel Aphatie a entamé une chronique virulente à l'endroit de ceux qui, ces dernières semaines, ont remis en cause l'efficacité des sanctions occidentales antirusses adoptées par la France.
Au cours de son intervention, le journaliste a ainsi visé plusieurs personnalités politiques, de droite comme de gauche. Sont notamment cités des propos de Jordan Bardella, président du RN par intérim, ou encore d'Eric Coquerel, député Insoumis de Seine-Saint-Denis. Le premier avait estimé début août que les sanctions antirusses étaient «beaucoup plus douloureuses pour le peuple français que pour la Russie», tandis que le second a récemment expliqué que sa famille politique émettait depuis un certain temps «un doute sur l'efficacité des sanctions». Le député Insoumis a notamment reproché au gouvernement de n'avoir pas «anticipé cette question» : «Nos populations sont presque plus victimes de la situation que la population russe», a-t-il déploré le 5 septembre.
Voilà qui illustrerait le raisonnement typique des «traîtres à la France» selon Jean-Michel Aphatie qui, faute de s'attarder sur les effets à venir de la crise énergétique en France, énumère des éléments de réflexion pour appuyer la preuve selon lui de l'efficacité des sanctions occidentales visant la Russie. Sans s'en féliciter ouvertement, il évoque par exemple le fait que la population russe pourrait actuellement faire face à des problématiques directement liées à la situation. «Quelle est la souffrance du peuple russe, qu'est-ce qu'il manque dans les magasins, comment la vie des Russes est-elle affectée ? On n'en sait rien car la Russie c'est opaque», argumente ainsi le chroniqueur.
«Il y a en France des agents du gouvernement russe, voilà !»
Au cours de son intervention, il est relancé par le journaliste David Pujadas qui, après avoir approuvé de la tête le raisonnement de son interlocuteur à plusieurs reprises, abonde dans le même sens, soulignant les difficultés de production qui frappent actuellement la Russie.
«Quel sens aurait le fait de lever les sanctions ? Ça serait de donner un blanc-seing à Vladimir Poutine», résume par la suite Jean-Michel Aphatie, défendant ainsi le bien-fondé, selon lui, des mesures occidentales en question.
Après avoir tenté plusieurs parallèles historiques avec la situation actuelle, l'éditorialiste termine sa chronique en accusant les personnalités politiques doutant de l'efficacité des sanctions de tenir le discours auquel «l'ambassade russe travaille». Après avoir accusé Ségolène Royal d'avoir nié des crimes de guerre, Jean-Michel Aphatie conclut : «Il y a en France des agents du gouvernement russe, voilà !»