France

Fin du stationnement gratuit pour les deux-roues dans Paris : une mesure discriminante ?

Les deux-roues thermiques doivent désormais payer pour stationner dans les rues de Paris. Une mesure qui irrite la Fédération des motards en colère la jugeant «discriminante, notamment pour les plus démunis qui habitent en banlieue».

Après avoir espéré que la ville de Paris, administrée par la socialiste Anne Hidalgo, fasse machine arrière, les utilisateurs de deux-roues motorisés sont tenus de payer leur stationnement à partir du 1er septembre dans la capitale, où la mesure est difficile à digérer pour les motards.

Deux sociétés ont été diligentées par la ville de Paris pour traquer les contrevenants. Ces prestataires doivent effectuer 2 000 contrôles par jour, a spécifié la mairie, qui communiquera d'ici dix à 15 jours sur le nombre de verbalisations.

L'amende pour non paiement de stationnement est de 25 euros ou de 37,50 euros selon la zone. Les stationnements gênants ou dangereux sont passibles de 135 euros d'amende.

Pour garer son deux-roues motorisé (2RM) dans les rues de Paris, il faut s'acquitter d'un paiement s'il s'agit d'un véhicule thermique. Dans le centre de la capitale, le stationnement coûte trois euros de l'heure contre deux euros dans les arrondissements extérieurs. 

Les deux-roues électriques sont en revanche exemptés de paiement.

Pour justifier la mise en place du stationnement payant, débattu depuis des années, la mairie de Paris avance la pollution de l'air, les nuisances sonores mais aussi un «meilleur équilibrage de l’espace public» ou encore la migration vers «des mobilités moins polluantes et plus douces».

«Il faut sortir de cette exemption dont ont bénéficié finalement les scooters et les motos. C’est une mesure difficile, qui demande un effort significatif mais qui est essentielle pour la suite et la lutte contre les pollutions», affirme à l'AFP David Belliard, adjoint écologiste (EELV) aux Mobilités et à la Transformation de l'espace public à la mairie de Paris.

Les résidents parisiens ont droit à un tarif préférentiel : la carte annuelle vaut 22,50 euros par an, auxquels s'ajoutent 0,75 euro par jour de stationnement. Un pass professionnel est aussi proposé et la gratuité est donc appliquée pour les 2RM électriques et pour les 2RM handicap.

«Nous allons inciter à aller [stationner] en sous-sol, on va récupérer de l’espace public, on va mieux réguler je l’espère le stationnement illicite», soutient David Belliard.

Une mesure «discriminante» contre les motards des banlieues ?

La Fédération des motards en colère (FFMC) parle d'une mesure «vraiment discriminante, notamment pour les plus démunis qui habitent en banlieue». «Les logements à Paris sont devenus tellement chers que les gens s’exportent de plus en plus loin. Les plus touchés sont les banlieusards. C’est un vrai problème social, ils ne peuvent pas faire 40 kilomètres à vélo», relève à l'AFP le délégué Ile-de-France de la FFMC, Jean-Marc Belotti.

La FFMC, qui a lancé une pétition ayant récolté le 1er septembre midi quelque 42 400 signatures, prévoit une manifestation le 3 septembre à la mi-journée devant la mairie de Paris. Un recours devant le tribunal administratif a été déposé en septembre dernier pour annuler l'arrêté.