France

«On nous interdit l'accès à l'eau» : dans le Gard, des agriculteurs dénoncent un «arrêté sécheresse»

Ce 25 août, plusieurs dizaines d'agriculteurs du Gard ont exprimé leur colère contre la restriction d'eau dont ils font l'objet eu égard à la sécheresse. Ils en appellent au président de la République.

Ainsi qu'en témoignent plusieurs images partagées sur les réseaux sociaux, le Vigan, sous-préfecture du département du Gard, a été le théâtre dans la matinée du 25 août d'une manifestation d'agriculteurs en colère contre des mesures qui leur sont imposées face à la sécheresse.

Macron, occupe-toi de nos oignons !

Comme l'explique France 3 Occitanie, «les producteurs sont à bout après un été déjà marqué par les attaques d'un parasite, la cicadelle». «Macron, occupe-toi de nos oignons !», pouvait-on lire sur certaines banderoles préparées pour l'occasion, selon le même média.

Selon l'antenne locale de France Bleu, le cortège comprenait une trentaine de tracteurs, soit au total une centaine d'agriculteurs. «Les producteurs d'oignons doux des Cévennes ne comprennent pas pourquoi il leur est interdit d'irriguer, alors que c'est possible dans l'Hérault», relève France Bleu qui a couvert l'événement.

Cité par la presse locale, un agriculteur peste contre la privation d'eau imposée en faisant un amer parallèle avec la consommation d'eau à d'autres fins : «Les ronds-points continuent à être arrosés et les golfs aussi pour faire un beau green

A l'initiative commune de plusieurs structures dont la coopérative Origine Cévennes, le syndicat Ovin ou encore la FDSEA, l'appel à manifester circulait depuis plusieurs jours sur différents réseaux sociaux.

Ses auteurs y rappellent à quel point le secteur agricole est dépendant des conditions météorologiques. «Nous dépendons et avons besoin d'eau pour pouvoir produire et faire vivre nos exploitations. Cependant nous venons d'avoir un arrêté sécheresse où l'on nous interdit l'accès à l'eau. Par conséquent, des vergers se retrouvent sans eau quelques semaines avant la récolte, certains agriculteurs ont demandé des dérogations qui ont systématiquement été refusées», peut-on notamment lire dans le document.

Début août, le gouvernement a fait état d'une centaine de municipalités à court d'eau potable – sur les 36 000 que compte la France –, parlant d'une situation «historique». Elisabeth Borne avait alors activé une cellule interministérielle de crise sur le sujet.