Comment sanctionner les Français qui ne sont pas assez «écologistes» ? Interrogé le 24 août à ce sujet sur RTL, l'eurodéputé macroniste Pascal Canfin a confirmé qu'il était «tout à fait favorable» à l'idée d'une «police de la sobriété énergétique».
Celle-ci a été présentée dans la question par la journaliste qui évoquait la lutte contre la quasi absence de verbalisations pour ceux qui ne respectaient pas certaines lois ou règles (comme la fin des terrasses chauffées depuis mars 2022).
«Nous avons tous vu les conséquences du dérèglement climatique cet été [...] que ce soit pour les agriculteurs, les feux de forêts, pour la sécheresse, pour les vagues de chaleur en ville, etc.», a justifié Pascal Canfin – bien que les feux de forêts soient davantage liés à des comportements humains, selon les propos du ministre de l'intérieur Gérald Darmanin («neuf feux sur dix sont d'origine humaine», soit de manière «involontaire», soit par des «pyromanes», avait souligné le ministre le 12 août, chiffre également avancé par l'ONF).
«A un moment donné, si on se fixe démocratiquement un objectif collectif, [...] on doit changer de manière systémique en commençant par les plus riches, par ceux qui ont le plus de moyens, mais tout le monde doit [aussi] contribuer et apporter sa pierre à l'édifice», a étayé le président de la commission de l'Environnement du Parlement européen.
Une police, le temps d'une «phase» ?
«Par exemple sur la climatisation qui aujourd'hui est, légalement, pour les commerces, plafonnée à 26 degrés, qui oblige les commerces à fermer la porte d'entrée quand on climatise – ce qui est juste du bon sens – cela n'est pas toujours appliqué», constate l'élu, anciennement cadre d'Europe Ecologie Les Verts.
«S'il faut passer par une phase où pour changer les comportements, il faut qu'il y ait une forme de police pour aller verbaliser ceux qui ne jouent pas le jeu de l'intérêt collectif, et bien il faudra en passer par là», conclut-il dans son intervention.
Au cours du même entretien, Pascal Canfin a aussi estimé que dans un contexte de raréfaction des ressources en eau, envisager des limitations pour les piscines privées est «une question légitime [et] de bon sens».
Des propos du parlementaire macroniste émis le même jour que ceux du président français qui a théorisé la fin de «l'abondance».