Dieudonné avait été condamné pour «injure publique envers une personne ou un groupe de personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée», après avoir fait monter sur la scène du Zénith de Paris en décembre 2008 le révisionniste Robert Faurisson. Jacky Sigaux, partenaire de Dieudonné vêtu d’un pyjama rayé orné d’une étoile jaune rappelant la tenue des détenus des camps de concentration, avait alors remis à l’historien controversé le «prix de l’infréquentabilité».
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Dans un communiqué, la CEDH a jugé qu'«au cours du passage litigieux, la soirée avait perdu son caractère de spectacle de divertissement pour devenir un meeting qui, sous couvert de représentation humoristique, valorisait le négationnisme par le biais de la place centrale donnée à l’intervention de Robert Faurisson et dans la mise en position avilissante des victimes juives des déportations face à celui qui nie leur extermination».
Pour la Cour, Dieudonné M’Bala M’Bala, qui fait appel à l’article 10 de la Convention des droits de l’homme censé garantir la liberté d’expression pour demander la casse de son jugement, «travestit sous l’apparence d’une production artistique (…) une démonstration de haine et d’antisémitisme ainsi que d’une remise en cause de l’holocauste». Ainsi, la CEDH considère que l’humoriste «tente de détourner l’article 10» et que si cela était admis, cela «contribuerait à la destruction des droits et libertés garantis par la Convention».
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