France

Accusation d'antisémitisme : l'Insoumis Bompard demande des excuses à Borne et Dupond-Moretti

Le député de la Nupes Manuel Bompard a réclamé des excuses de la part d'Elisabeth Borne et Eric Dupond-Moretti après un incident à l'Assemblée autour d'une proposition de résolution sur Israël, et des accusations des deux membres du gouvernement.

Le député de La France insoumise (LFI), Manuel Bompard, a demandé le 3 août au ministre de la Justice et au Premier ministre des excuses, après que la Nupes a été accusée d'antisémitisme par les deux membres de l'exécutif.

Lors de la séance des questions au gouvernement le 2 août, le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, a en effet pointé du doigt «l'extrême droite» mais surtout «l'extrême gauche» et une récente proposition, signée par une quarantaine d'élus de gauche qui condamnent le «régime d'apartheid» d'Israël contre les Palestiniens, «un régime institutionnalisé d'oppression et de domination systématique par un seul groupe racial». Le texte avait récemment fait polémique à gauche et provoqué une série de condamnations d'associations.

Utilisé par des ONG locales et Human Rights Watch (HRW), le terme d'«apartheid» a été repris en février par Amnesty International pour qualifier la politique d'Israël envers les Palestiniens, traités comme un «groupe racial inférieur», selon cette organisation de défense des droits humains dont les propos ont été fustigés par l'Etat hébreu.

Les mots du ministre, le 2 août, ont provoqué des réactions outrées des députés de la coalition Nupes et leur départ de l'hémicycle.

Manuel Bompard, qui n'est pas signataire de la résolution, a réclamé des excuses de la part d'Elisabeth Borne et d'Eric Dupond-Moretti le 3 août sur RFI, «car on ne peut pas proférer à l'encontre d'une partie de la représentation nationale des accusations d'antisémitisme», cela «sans aucun fait : aucune personne de LFI n'a jamais été suspectée, condamnée, poursuivie, pour des propos ou des actes antisémites», a-t-il fait valoir.

Une manœuvre du gouvernement pour disqualifier les oppositions ?

Il a aussi enjoint le ministre de la Justice, «s'il considère qu'il y a des antisémites à l'Assemblée nationale [à] les traduire devant les tribunaux», car l'antisémitisme n'est «pas une opinion mais un délit».

Il a aussi accusé le gouvernement d'«utiliser cette accusation comme une forme de rayon paralysant pour disqualifier telle ou telle formation politique».

L'Insoumis Aymeric Caron avait lui aussi demandé le 2 août «des excuses» à Elisabeth Borne après qu'elle a estimé, en visant LFI, qu'être républicain «ça n'est pas le cas de tout le monde sur ces bancs» de l'Assemblée et accusant certains du groupe Nupes de ne pas défendre la lutte conte l’antisémitisme.