Le Centre d'analyse du terrorisme a étudié 238 profils d'islamistes radicaux condamnés entre 2014 et 2017 et a livré ses conclusions dans un rapport choc. Sur le plateau de RT France le 25 mai, Pierre Berthelot, chercheur associé à l'Institut prospective et sécurité en Europe (IPSE) explique ce que révèle cette étude sur le profil de ces derniers.
Pierre Berthelot note ainsi qu'ils ne viennent pas forcément de milieux défavorisés, ni n'ont eu forcément de problèmes avec la justice, comme le laissait présager le profil des terroristes qui ont frappé le pays par le passé. Une caractéristique qui les rend difficilement repérables. «L'enjeu du terrorisme est complexe et va durer des années», affirme-t-il ainsi.
Une trajectoire surprenante pour ces djihadistes, qui s'explique par leur volonté d'avoir «un destin hors du commun», selon Pierre Berthelot. «Ils pensent – à tort ou à raison – qu'ils sont victimes de discrimination, même s'ils ne sont pas parmi les plus défavorisés», poursuit-il, soutenant qu'ils trouvent dans cette situation les raisons de «combattre pour une cause juste».
L'expert revient également sur le rôle des femmes dans le djihadisme, jusqu'à présent sous-estimé. «On avait ce préjugé qu'elles n'étaient pas dans des actions purement terroristes et qu'elles étaient plutôt dans des actions de soutien logistique», reconnaît-il, soulignant que le rapport permet de faire tomber ce préjugé, qui faisait que ces recrues potentiellement terroristes n'étaient pas toujours surveillées.
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