La rencontre au sommet entre les dirigeants de la Corée du Nord et de la Corée du Sud le 27 avril marque un tournant historique dans la péninsule avec des enjeux internationaux d'envergure, notamment la question de la dénucléarisation de la Corée du Nord voulue par les Etats-Unis.
Juliette Morillot, historienne spécialiste de la Corée, a répondu à la journaliste de RT France Samantha Ramsamy en expliquant les enjeux géostratégiques dans la région. Selon elle, ce sommet est «véritablement historique» et il augure d'un bon présage car toutes les parties ont intérêt à ce que les tensions s'apaisent : pour la Corée du Nord, il s'agit de pouvoir lever «la chape des sanctions économiques» qui pèsent lourdement sur son économie. Du côté de la Corée du Sud, le président Moon Jae-in a été élu «sur la promesse d'un apaisement avec Pyongyang». Enfin, concernant la partie américaine, selon Juliette Morillot, si Donald Trump parvenait à apaiser les tensions, il réussirait ce que Barack Obama n'a pas fait.
Pour cette spécialiste, il va cependant falloir que la Corée du Nord donne des gages de bonne volonté mais les Etats-Unis également devront en donner car Kim Jong-Un veut des garanties de sécurité : «La Corée du Nord se sent sous menace américaine permanente avec les troupes américaines postées sous le 38e parallèle et les manœuvres militaires conjointes américano-sud-coréennes qui ont lieu plusieurs fois par an.»
Ce sommet est le troisième du genre depuis 65 ans, après deux réunions inter-coréennes à Pyongyang en 2000 et 2007. Il résulte de tractations diplomatiques intenses ces derniers mois entre les deux Corées, la Chine et les Etats-Unis principalement. Cette réunion doit précéder un autre face-à-face historique très attendu, entre Kim Jong-un et le président américain Donald Trump.