Achraf Ben Brahim, auteur en sciences politiques, s'est penché le 8 mars au micro de RT France sur le devenir des djihadistes français après la défaite de l'Etat islamique en Irak et en Syrie. Prudent sur les chiffres avancés par les services de renseignement sur le nombre de djihadistes encore présents au Moyen-Orient, Achraf Ben Brahim estime que nombre d'entre eux, confrontés à des conditions de détention difficiles et qui risquent parfois la peine de mort, souhaitent revenir en France.
«Ni l'opinion publique, ni les autorités françaises n'en veulent», estime-t-il cependant, soulignant que deux écoles de pensée s'affrontent sur le traitement à leur accorder. L'une ne veut pas les voir revenir, car ils risquent de propager leurs idées en France en côtoyant les autres détenus. Un problème d'autant plus complexe que «la déradicalisation est un échec total», d'après Achraf Ben Brahim, qui prend pour exemple la récente fermeture de centres de déradicalisation.
L'autre école de pensée, selon l'auteur en sciences politiques, relève en premier lieu de leur nationalité : ils sont Français et doivent à ce titre être rapatriés. D'autant qu'il existe un risque à les laisser sur place, où ils seraient plus à même de s'évader. Et selon cette théorie, en les faisant rentrer en France, les autorités seraient mieux armées pour comprendre le phénomène de radicalisation.