Entretiens

Rixes, hygiène, UE : le maire-adjoint de Calais répond à RT France sur la crise migratoire (VIDEO)

Sur fond de nouveaux affrontements violents entre migrants aux abords de la ville de Calais, l'adjoint au maire de la ville a accepté de répondre aux questions de RT France. Il a notamment déploré l'absence de politique migratoire commune de l'UE.

De nouvelles rixes, impliquant les communautés érythréenne et afghane, selon Philippe Mignonet, l'adjoint au maire de Calais, ont éclaté dans des campements clandestins aux abords de la ville dans la nuit du 21 août.

«Les Afghans peuvent être expulsés»

Interrogé par RT France, Philippe Mignonet a livré son analyse de la situation. «Depuis que nous sommes élus, depuis 2008, nous savons que les Afghans sont souvent à l'origine de rixes [...] En droit français, ils peuvent être expulsés et il convient donc de les expulser vers leur pays d'origine». L'adjoint au maire de Calais a également tenu à établir une distinction entre les migrants qui souhaitent faire valoir leur droit d'asile en France et ceux qui refusent de le faire, leur but étant de rejoindre le Royaume-Uni. «Ceux qui ne veulent rien demander [en France] doivent être expulsés vers le premier pays d'entrée au sein de l'Union européenne», a ajouté l'élu.

Concernant les plaintes émanant d'associations d'aide aux migrants qui réclament de nouveaux points d'eau dans l'enceinte du camp, l'adjoint au maire a tenu à souligner que la ville de Calais disposait déjà «de fontaines d'eau potable [...] librement accessibles bien avant ces procédures» et que la permanence d'accès aux soins hospitaliers était munie de douches gratuites réservées aux personnes les plus fragiles. «Tout cela correspond exactement à ce que demandent les associations», a-t-il assuré.

Pas de politique d'immigration commune dans l'UE

Philippe Mignonet a également rappelé que les différentes tentatives du maire de Calais, Natacha Bouchard, de créer des centres d'accueil pour les personnes fragiles s'étaient systématiquement soldées par des «dégradations, la création de squats et l'installation de camps», ajoutant qu'il fallait «faire preuve, certes, d'humanisme, pour ceux qui ont des droits à la demande d'asile», mais que pour les autres, il fallait «faire preuve de fermeté». «Avoir l’asile, ça veut dire chercher à s’intégrer dans un pays […] il faut qu’il y ait une réelle volonté», a-t-il estimé.

L'élu s'est également étonné que l'Union européenne ne mette pas en œuvre, selon lui, une politique d'immigration commune, comme c'est par exemple le cas pour la politique agricole commune. «Il faut poser les cartes sur la table et reconnaître les réelles priorités […] quel est le sujet de préoccupation, peut-être, numéro 1 en Europe ? L’immigration. Il faut peut-être que les instances européennes soient moins technocratiques et plus politiques», a déclaré Philippe Mignonet.

Un climat délétère

Une nouvelle flambée de violence entre différentes communautés de migrants a fait 16 blessés dans la nuit du 21 août au cours d'une rixe impliquant 200 personnes d'origines afghane et africaine, selon la préfecture du Pas-de-Calais. Ces échauffourées ont eu lieu dans différents campements clandestins, situés à proximité de Calais.

Malgré le démantèlement de la «jungle» de Calais par les autorités fin 2016, de nombreux migrants sont toujours présents dans la ville et ses alentours, espérant pouvoir rejoindre le Royaume-Uni.

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a récemment annoncé la création de deux centres d'accueil dans la région, à Troisvaux dans le Pas-de-Calais et à Bailleul dans le Nord.

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