Alors que l’armée syrienne est proche de la victoire à Alep, le président syrien Bachar el-Asad a accordé le 13 décembre une interview à la journaliste de RT Maria Finochina.
L'interview en intégralité est à retrouver ci-dessous.
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RT : Nous commençons avec une question sur Alep, bien sûr. Alep est maintenant en train de vivre les combats probablement les plus féroces depuis le début de la guerre il y a près de six ans, ici, en Syrie, mais les politiciens et les médias occidentaux observent une attitude très négative concernant l'avancée de votre armée. Pourquoi pensez-vous qu’il en est ainsi ? La considèrent-ils comme leur propre défaite ?
Le président syrien Bachar el-Assad : En fait, après leur échec à Damas – car toute la rhétorique pendant les trois premières années portait sur «la libération de Damas de l'Etat» – après leur échec, ils sont partis à Homs, quand ils ont échoué à Homs, ils sont partis à Alep. Ils se sont concentrés sur Alep au cours des trois dernières années, et pour eux, c’était la dernière carte importante à jouer sur le champ de bataille syrien. Bien sûr, il y a toujours des terroristes dans différentes régions de la Syrie, mais ce n'est pas la même chose que lorsqu’on parle d’Alep, qui est la deuxième plus grande ville, qui a une valeur politique, militaire, économique et même morale, quand leurs terroristes sont vaincus. Donc, pour eux, la défaite des terroristes est la défaite de leurs mandataires, pour parler sans ambages. Ce sont leurs mandataires et pour eux la défaite de ces terroristes est la défaite des pays qui les encadraient, que ce soit des pays de la région ou des pays occidentaux comme les Etats-Unis, tout d'abord les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni.
RT : Alors croyez-vous qu'ils considèrent les récents événements comme leur propre défaite ?
B.A. : Exactement, c'est ce que je veux dire. La défaite des terroristes, c'est leur propre défaite parce qu'ils sont leur véritable armée sur le terrain. Ils ne sont pas intervenus en Syrie, ou pas directement. Ils sont intervenus par procuration. Donc c'est ce que nous devons examiner si nous voulons être réalistes, indépendamment de leurs déclarations, bien sûr.
Palmyre : «Daesh n’a pu le faire qu’avec le soutien d’Etats.»
RT : Palmyre est une autre zone agitée en ce moment. Elle est en train d’être reprise par Daesh, mais nous n'entendons pas beaucoup de condamnations à ce sujet…
B.A. : Tout à fait. Si elle était prise par le gouvernement, on se serait inquiété pour le patrimoine. Si nous libérons Alep des terroristes, les responsables occidentaux et les grands médias vont s'inquiéter pour les civils. Ils ne s'inquiètent pas quand le contraire se produit, quand les terroristes tuent des civils ou attaquent Palmyre et détruisent le patrimoine de l’humanité – pas seulement le patrimoine syrien.
L'offensive de Daesh contre Palmyre, si vous prenez en compte le moment où son attaque a lieu, est liée à ce qui se passe à Alep. C'est la réponse à ce qui se passe à Alep, aux progrès de l'armée arabe syrienne. Ils ont voulu saper la victoire à Alep et en même temps détourner l'armée syrienne d'Alep pour l’attirer vers Palmyre et stopper son avancée . Mais, bien sûr, cela n'a pas marché.
RT : Nous avons aussi entendu des informations selon lesquelles le siège de Palmyre n'était pas seulement lié à la bataille d'Alep, mais aussi à ce qui se passait en Irak, et il y a des renseignements qui suggèrent que la coalition dirigée par les Etats-Unis – qui compte près de 70 pays – a laissé les combattants de Daesh de Mossoul, en Irak, partir et renforcer Daesh ici, en Syrie. Pensez-vous que ce pourrait être le cas ?
B.A. : Ce pourrait être le cas, mais cela ne sert qu’à libérer les politiciens américains de leurs responsabilités au moment de l'attaque, quand ils disent que c’est «simplement à cause de Mossoul, bien sûr, l'armée irakienne a attaqué Mossoul, et Daesh a quitté Mossoul pour la Syrie». Ce n'est pas le cas. Pourquoi ? Parce qu'ils ont débarqué au cours de cette attaque avec des effectifs énormes ainsi qu’une puissance de feu que Daesh n'avait jamais eue auparavant. Leur attaque s’est portée sur un front énorme, des dizaines de kilomètres, de quoi constituer le front de plusieurs armées.
Daesh n’a pu le faire qu’avec le soutien d’Etats. Pas un seul Etat – des Etats. Ils sont arrivés avec des mitrailleuses, des canons, de l'artillerie, tout est différent. Leur avancée dans le désert a seulement pu avoir lieu sous la supervision de l'alliance américaine, qui aurait dû les combattre à Raqqa, et à Mossoul, et à Deir-Ez-Zor, mais cela ne s'est pas produit. Ils ont soit fermé les yeux sur ce que Daesh allait faire ou – et c'est ce que je crois – ils l’ont poussé vers Palmyre.
Donc il ne s'agit pas de Mossoul. Nous ne devons pas tomber dans ce piège. Ca a tout à voir avec Raqqa et de Deir-Ez-Zor. Ces villes sont très proches, seulement à quelques centaines de kilomètres l’une de l’autre, elles pouvaient faire l’objet de la surveillance des satellites américains, des drones américains et du soutien américain.
RT : Quel est l’état des forces de Daesh aujourd'hui ?
B.A. : A la hauteur du soutien qu'ils reçoivent des puissances occidentales et régionales. En fait, ils ne sont pas si forts... Si vous parlez de Daesh comme d’un cas isolé, ils ne sont pas forts, parce qu'ils n'ont pas d'incubateur social naturel. Sans cela, les terroristes ne peuvent pas être si forts. Mais le soutien réel qu'ils reçoivent – l'argent, l'investissement pétrolier, le soutien des avions des alliés américains – est la raison de leur force. Ils sont donc aussi forts que leurs soutiens, ou que leurs superviseurs.
RT : A Alep, nous avons entendu que vous aviez permis à certains de ces terroristes de quitter librement le champ de bataille. Pourquoi l’avoir fait ? Il est clair qu'ils peuvent revenir à, disons, Idlib, se procurer des armes et se préparer à d'autres attaques, puis peut-être retourner attaquer ceux qui libèrent Alep.
B.A. : Exactement, c'est correct, et cela se produit depuis plusieurs années. Mais parfois vous perdez, parfois vous gagnez, et quand vous gagnez plus que vous perdez, vous êtes gagnant. Dans ce cas, notre priorité est de protéger la zone des destructions causées par la guerre, protéger les civils qui y vivent, laisser la possibilité à ces civils de partir par des corridors dédiés, quitter ces zones pour celles contrôlées par le gouvernement et donner la chance à ces terroristes de changer d'avis, de rejoindre le gouvernement, de retourner à leur vie normale et d'obtenir une amnistie. S'ils ne le font pas, ils peuvent partir avec leurs armes, avec les inconvénients que cela implique, mais ce n'est pas notre priorité, car si vous combattez dans n'importe quel autre secteur en dehors de la ville, vous aurez moins de destructions occasionnées et moins de victimes parmi les civils, voilà la raison.
«La lutte contre les terroristes c’est comme un jeu vidéo».
RT : Je vois que vous les appelez terroristes, mais en même temps, vous les traitez comme des êtres humains, vous leur dites : «Vous avez une chance de retourner à la vie normale.»
B.A. : Exactement. Ce sont des terroristes parce qu'ils ont des mitrailleuses, ils tuent, ils détruisent, ils commettent des actes de vandalisme, et ainsi de suite. C'est naturel – partout dans le monde on qualifie cela de terrorisme. Mais en même temps, cela reste des humains qui ont commis des actes de terrorisme. Ils pourraient être capables d’autres choses. Ils ont rejoint les terroristes pour différentes raisons, soit par crainte, soit pour l'argent, parfois pour des raisons idéologiques. Donc, si vous pouvez les faire retourner à leur vie normale, pour qu’ils redeviennent des citoyens normaux, c'est notre travail en tant que gouvernement. Il ne suffit pas de dire : «Nous allons combattre les terroristes.» La lutte contre les terroristes c’est comme un jeu vidéo. Vous pouvez détruire votre ennemi, mais le jeu va générer et régénérer des milliers d'ennemis, donc vous ne pouvez pas le traiter à la manière américaine : simplement tuer, encore tuer ! Ce n'est pas notre objectif ; c'est la dernière option.
Si vous pouvez changer les choses, c'est une bonne option. Et cela a fonctionné. Cela a été un succès car parmi un grand nombre de ces terroristes, quand vous les faites changer d’avis, certains reviennent à une vie normale et certains rejoignent l'armée syrienne. Pour combattre avec l'armée syrienne contre les autres terroristes. C'est un succès, de notre point de vue.
RT : Monsieur le président, vous venez de dire qu’un coup l’on gagne et qu’un coup l’on perd. Considérez-vous en avoir fait suffisamment pour minimiser les pertes civiles pendant ce conflit ?
B.A. : Nous faisons de notre mieux. Ce qui est suffisant, c'est subjectif, chacun peut le voir à sa façon. Au bout du compte, ce qui est assez, c'est ce que vous pouvez faire. Ma capacité en tant que personne, la capacité du gouvernement, la capacité de la Syrie en tant que petit pays qui fait face à une guerre soutenue par des dizaines de pays, des centaines de chaînes médiatiques traditionnelles et d'autres machines encore qui travaillent contre vous. Donc, cela dépend de la définition du «assez», c'est donc, comme je l'ai dit, très subjectif, mais je suis certain que nous faisons de notre mieux. Au final, rien n’est suffisant, et l’être humain est ainsi fait, toujours plein de bonnes choses et d’échecs ou d'erreurs, c'est le cours naturel des choses.
«Vous êtes allés trop loin dans votre combat contre les terroristes, cela ne devait pas se produire».
RT : Les pays occidentaux ont demandé à maintes reprises à la Russie et à l'Iran de faire pression sur vous pour mettre fin aux violences. Tout récemment, six pays occidentaux ont à nouveau demandé à la Russie et à l'Iran de faire pression sur vous, exigeant un cessez-le-feu à Alep.
B.A. : Oui.
RT : Allez-vous le faire ? C’est au moment où votre armée progresse qu’ils demandent un cessez-le-feu.
B.A. : C'est exactement ça. Il est toujours important en politique de lire entre les lignes. Peu importe ce qu'ils demandent. La traduction de leur déclaration c’est : «Vous les Russes, s'il vous plaît, stoppez l'avancée de l'armée syrienne face aux terroristes.» C'est le sens de leur déclaration, oubliez le reste : «Vous êtes allés trop loin dans votre combat contre les terroristes, cela ne devait pas se produire. Vous devriez dire aux Syriens de mettre fin à cela. Nous devons garder les terroristes et les sauver.» Voici en bref.
Deuxièmement, la Russie n'a jamais – ni ces jours-ci, ni pendant la guerre, ni avant la guerre, ni à l'époque de l'Union Soviétique – essayé d'intervenir dans nos prises de décision. Chaque fois qu’ils avaient un avis ou des conseils, la façon dont nous allions les considérer n'avait pas d'importance, ils disaient toujours à la fin : «C'est votre pays, vous savez quelle est la meilleure décision à prendre. C'est comme ça que nous le voyons, mais si vous le voyez de façon différente, vous savez, c'est vous les Syriens.» Ils sont réalistes, ils respectent notre souveraineté et défendent toujours la souveraineté qui repose sur le droit international et la Charte des Nations unies. Il ne leur est donc jamais arrivé de faire pression, et ils ne le feront jamais. Ce n’est pas dans leurs habitudes.
RT : Dans quel état se trouve actuellement l'armée syrienne ?
B.A. : Il s’agit de la comparer à deux choses. Tout d'abord à la guerre-même et ensuite à la taille de la Syrie. La Syrie n’est pas un grand pays, donc elle ne peut pas avoir une grande armée en termes quantitatifs. Le soutien de nos alliés a été très important, en particulier de la Russie et de l’Iran. Après six ans, ou presque six ans, de guerre, soit un conflit plus long que la Première ou la Seconde Guerre mondiale, il est sûr et évident que l’armée syrienne ne peut pas être plus forte qu'elle ne l’était avant. Mais ce que nous avons c'est la volonté de défendre notre pays. C’est la chose la plus importante. Notre armée a perdu tant de vies, nous avons tant de martyrs, tant de soldats handicapés. Du point de vue des chiffres, nous avons perdu beaucoup, mais nous avons toujours cette détermination. Je peux vous dire que cette détermination est beaucoup plus forte qu’avant la guerre. Mais nous ne pouvons certainement pas ignorer le soutien de la Russie, celui de l'Iran, qui rendent notre détermination plus efficace et concrète.
RT : Le président Obama a tout récemment suspendu l'interdiction d’armer les rebelles syriens. Comment cela pourrait-il, à votre avis, se traduire sur le terrain ? Cela est-il susceptible de donner une impulsion directe ou indirecte aux terroristes ?
B.A. : Nous ne sommes pas sûrs qu’il a levé cet embargo au moment où il l'a annoncé. Il a pu l'avoir levé avant, mais il l'a annoncé plus tard en vue de lui donner, disons, une certaine légitimité politique. C'est la première chose. Deuxième point, très important : la date de l’annonce et le moment de l’attaque contre Palmyre. Il existe un lien direct entre ces deux événements, la question est donc à qui ces armements sont-ils envoyés ? Dans quelles mains vont-ils se retrouver ? Dans les mains de Daesh et du Front al-Nosra qui se coordonnent entre eux. L'annonce sur la levée de l'embargo est donc directement liée à l'attaque sur Palmyre et au soutien d'autres terroristes à l’intérieur d'Alep, parce que lorsqu’ils subissent une défaite à Alep, les Etats-Unis et l’Occident ont besoin de soutenir leurs intermédiaires ailleurs, parce qu'ils n'ont aucun intérêt à résoudre le conflit en Syrie. Ainsi, le point crucial de cette annonce est de créer plus de chaos, car les Etats-Unis créent le chaos afin de le gérer, et lorsqu’ils le gèrent, ils souhaitent utiliser différents facteurs de ce chaos pour exploiter les différentes parties du conflit, qu’elles soient internes ou externes.
RT : Monsieur le Président, comment vous sentez-vous en tant que petit pays au milieu de tant d’autres pays qui n'ont aucun intérêt à ce que cette guerre prenne fin ?
B.A. : C'est quelque chose que nous sentions avant la guerre, mais aujourd'hui on le sent, bien sûr, encore plus, parce que les petits pays se sentent plus en sécurité lorsque il y a un équilibre international. C'était notre cas, ce que vous évoquez, après l’effondrement de l’URSS, quand il n'y avait que l’hégémonie américaine, et les Etats-Unis souhaitaient faire ce qu'ils voulaient et dicter leur politique à tout le monde. Ce sont les petits pays qui souffrent le plus. Nous le sentons donc aujourd'hui, mais en même temps, il y a plus d'équilibre aujourd'hui avec le rôle de la Russie.
C'est pourquoi nous croyons que plus la Russie est forte – et je ne pense pas seulement à la Syrie, mais à tout petit pays dans le monde – plus la Chine émerge, plus nous nous sentons en sécurité. La situation dans laquelle nous vivons est très douloureuse, à tous les niveaux : au niveau humanitaire, des sentiments, des pertes, tout. Mais en fin de compte, il ne s'agit pas de perdre ou gagner ; il s’agit de gagner ou de perdre votre pays. C’est une menace existentielle pour la Syrie. Ce n'est pas un gouvernement qui va perdre par rapport à un autre gouvernement, ou une armée par rapport à une autre armée ; soit le pays va gagner, soit il va disparaître. C'est comme ça que nous le voyons. C'est pourquoi vous n’avez pas le temps de sentir la douleur ; vous n'avez que le temps pour lutter, défendre et faire quelque chose sur le terrain.
«Les médias mainstream souffrent d'une décadence morale».
RT : Parlons du rôle des médias dans ce conflit.
B.A. : D'accord.
RT : Toutes les parties prenantes à cette guerre ont été accusées d'avoir causé des victimes civiles, mais les médias occidentaux ont gardé un silence presque total au sujet des atrocités commises par les rebelles... Quel rôle les médias jouent-ils ?
B.A. : Tout d’abord, les médias traditionnels et leurs collègues hommes politiques souffrent depuis quelques décennies d'une décadence morale. Ils n’ont aucune morale. Peu importe de quoi ils parlent, ce qu'ils évoquent ou ce qu’ils utilisent comme masque – les droits de l’homme, les civils, les enfants – ils le font dans leur propre intérêt politique afin de pousser leur opinion publique à les soutenir dans leur intervention dans la région, de façon militaire ou politique. Ils n'ont donc aucune crédibilité à cet égard.
Regardez ce qu’il se passe aux Etats-Unis, c’est une véritable rébellion contre les médias traditionnels, parce qu'ils ont menti et continuent à mentir à leur opinion publique. Nous pouvons dire que l’opinion publique ou la population occidentale ignore la réalité de la situation dans la région, mais ils savent au moins que les médias principaux et leurs hommes politiques leur ont menti pour servir leurs intérêts. C'est pourquoi je ne pense pas que les principaux médias peuvent encore faire croire à leurs histoires, c'est pourquoi ils luttent pour leur existence en Occident. Même s'ils ont une longue expérience et un énorme soutien, de l'argent et des ressources, il leur manque néanmoins une chose essentielle à leur survie : la crédibilité. Ils n'en ont pas, ils l'ont perdue. Ils ne sont pas transparents, ils ne sont donc plus crédibles. C'est pourquoi ils sont aujourd'hui très lâches, ils ont peur de votre chaîne, de toute déclaration qui pourrait révéler la vérité, parce que cela démystifierait leurs propos. C'est ça la raison.
RT : L'agence de presse Reuters a cité Amaq, l’organe de propagande de Daesh, à propos du siège de Palmyre. Pensez-vous que de cette manière-là, ils donnent une certaine légitimité aux extrémistes, en les citant ainsi dans leurs médias ?
B.A. : Même s'ils ne mentionnent pas leurs agences de presse, ils adoptent néanmoins leur rhétorique. Si vous regardez le côté technique de la manière dont Daesh se présente depuis le début, via ses vidéos, les actualités, les médias en général et les relations publiques, ils utilisent des techniques occidentales. Regardez-y à deux fois, c'est très sophistiqué. Comment quelqu'un qui est pourchassé, méprisé de toutes parts, attaqué par des avions, qu'on veut chasser de toutes les villes qu’il occupe, pourrait se montrer aussi sophistiqué, sans être détendu et sans recevoir tout le soutien possible ? Ce n’est pas tant à propos d'Amaq ; c'est l'Occident qui adopte ses histoires, parfois directement et parfois de façon indirecte.